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Citation de Myrtillelefebvre75016


Une fois en seconde générale, dans une autre classe du lycée, il y avait Claire Lise Benhamou.
La première fois que je l’ai vu, de battre mon cœur s’était arrêté. J’étais instantanément tombé fou amoureux d’elle. Ce jour-là restera à jamais marqué au fer rouge dans ma mémoire. C’était le jour de la rentrée. La sonnerie venait de retentir, Isaac et moi étions dans le hall du lycée, alors qu’une scène au ralenti se produisait devant nos yeux.
Elle devait être certainement princesse, comtesse ou alors duchesse.
Chacun de ses vêtements évoquait un grand couturier. Un corps élancé, des jambes interminables moulées par un jean slim assorti à ses yeux bleus dans lesquels tous les élèves se noyaient. Elle laissa estomper dans les couloirs un parfum enivrant d’une note rosée.
Bien qu’elle parût inébranlable, un roc, elle était seule, renfermée sur elle-même comme si sa richesse éloignait d’elle tout ami.
Le simple fait de l’apercevoir me donnait des frissons d’excitation qui dandinaient le long de mon corps. Comment narrer une beauté si ineffable ? Voyez-vous, pour comprendre la beauté encore faut-il avoir du goût, qui serait d’après Kant, l’essence même de la beauté. Elle n’était pas belle, elle était juste céleste. La voir me rappelait sans cesse que « beauté du corps découronnée de celle de l’âme n’est un ornement que pour les animaux ». Comme si la beauté de son âme se réfléchissait sur son aspect physique.
Je l’avais surnommé l’abeille, pour avoir fait miel d’un « Bzz » qu’elle avait susurré dans les couloirs en nous voyant. Comme les abeilles, son espèce était en voie de disparition. Je faisais mine de l’ignorer, une stratégie empruntée à Isaac. Je l’idéalisais tellement. J’ai remarqué que dans la vie, lorsque l’on idéalise une personne, on se dévalorise simultanément, ce qui est là une occasion de plus pour se surpasser. J’avais même perdu du poids pour elle, ma mousse au chocolat abdominale s’était convertie en plaquette de chocolat.
Je faisais toutes sortes de rêves dans lesquels je prononçais son prénom, comme celui d’admirer de près les lumières livides de la lune, ou de décrocher les étoiles à ses côtés à bord d’un tapis volant. Mais elle était trop pour moi, trop belle, trop stylée, trop cultivée. Sur la route du lycée, même les oiseaux s’arrêtaient en plein vol pour la contempler. Je la décrivais sans cesse à Isaac, indifférent.
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