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Citation de myrtigal


À Auschwitz, il n'y avait pas de calendrier. Ni dates, ni anniversaires, rien qui ne puisse marquer le passage du temps. Pour les chanceux, ceux d'entre nous qui survivaient, la nuit suivait le jour, et les jours devenaient des semaines. Peu parmi nous parvenaient à rester vivants pendant des mois. Je ne sais donc pas précisément à quel moment je suis tombé malade. C'était probablement en décembre 1943, par un temps glacial comme l'hiver polonais peu en offrir. Dans la mince tenue rayée réglementaire des déportés, tunique et pantalon, j'aurais du sentir le froid mordant, mais ce matin là, j'avais chaud et j'étais en nage.

(...)

Pendant les trois et quatre jours que dura mon séjour à l'hôpital, j'eus le temps de réfléchir. J'avais frôlé la mort et des instants de ce genre poussent à la concentration. J'avais dix-sept ans. Ma famille avait disparu j'étais seul au monde. Mais il n'en avait pas toujours été ainsi. Autrefois - un passé distant de quatre ans à peine -, j'avais vécu une époque magique où personne ne parlait de la mort, ni même ne l'imaginait. Une époque de vie qui avait constitué mon enfance.
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