Le sentiment orgueilleux, aristocratique, qui incite Degas à demeurer anonyme et perdu dans la foule, se traduit dans sa peinture par une attention hautaine mais réfléchie portée à la vie contemporaine. Elle est caractérisée par une lucidité indépendante et ironique dans ses rapports avec les impressionnistes ; une habitude amicale, des relations et une admiration généreuses, également une communauté d’intérêts, une organisation commune, mais sans aucune possibilité de faire siens leurs principes. Ayant fait cause commune avec eux pendant sept expositions sur huit, il se désolidarisait fièrement de leur poétique, se désintéressait du « plein air », de l’évocation atmosphérique de l’espace, souriait de « ces gaillards qui encombrent les champs de leurs chevalets » en travaillant avec acharnement « d’après nature », comme si l’art « ne vivait pas de conventions ».