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Citation de Ledraveur


— Pendant la transe, avez-vous conscience de ce qui vous arrive ?
— Oui.
— Alors pouvez-vous décrire ce que vous ressentez ?
— J'ai beaucoup plus de force que dans un état normal. Je ne ressens pratiquement plus la douleur, et la perception du “moi” se transforme. En loup au début, mais depuis en différents animaux ou personnages. Je perds aussi la notion d'espace et de temps et je peux “voir” les yeux fermés ; des animaux, des visages ou des représentations géométriques. Mais plus étonnant encore, mes sens semblent accéder à un niveau 2. Plus subtil. Mes yeux, toujours fermés, se mettent par exemple à “voir” les corps, mais sans contour précis. Je vois une sorte d'espace, de “nuage” dont le contour s'étend bien au-delà de sa surface habituelle. Il est plus grand. J'y ressens des zones fluides ou bloquées, je vois des formes, des couleurs, des univers plus ou moins harmonieux, sur lesquels je ressens le besoin incontrôlable d'agir. Mon nez se met à renifler, comme celui d'un loup. Pas des odeurs, mais des zones “dissonantes”. Mes mains y répondent par des signes, des danses. Elles entrent dans le nuage, palpent des formes, les modulent, les transforment. Ma bouche aspire ou souffle sur certaines de ces zones, formule des langages ou entonne des chants que je ne connais pas, fait des sons que je suis incapable de reproduire dans un état de conscience ordinaire. Quant à mes oreilles, elles contrôlent la modulation de ces sons et savent à quel moment ils sont “justes”. Sans parler des informations que je me mets à percevoir. Dans cet état le cerveau semble gagner en intelligence perceptive. Il capte des informations qu'il ne voit pas, ou peu, dans un état de conscience ordinaire. Un peu comme si la perception de la réalité était “augmentée”.
p. 173
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