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Citation de Ziliz


J'ai 8 ans. Je cours pour aller à l'école. J'ai la tenue d'écolière italienne : une longe blouse blanche immaculée que je porte par-dessus mes vêtements. Elle est jolie avec son col froufrouté et elle cache mes pulls moches. J'ai des collants blancs, une jupe à carreaux et des chaussures noires vernies.
Ma nonna [grand-mère] me les a achetées à Noël. La semelle commence à se décoller à l'avant. Nous n'avons pas assez d'argent pour acheter une nouvelle paire ou plutôt, mon père a perdu tout son salaire en jouant aux cartes, et Peppe, le cordonnier du village, les a déjà recollées une fois. J'adore aller chez lui, dans son atelier. Ça sent bon le cuir et la colle. J'aime le regarder travailler. (...) Il répare, colle, cloue, coud. C'est le meilleur. Il rend les vieux souliers tout neufs. Un véritable magicien de la chaussure. Tout le village lui confie ses pieds.
Je cours et je pense à lui. Je vais devoir y retourner et, comme il m'aime bien, ou que je lui fais pitié avec mes souliers décollés, il ne me demande jamais d'argent. Il met sa main sur ma tête et me dit : 'Va jouer, va, non te preoccupà.'
"Ne t'inquiète pas." C'est la phrase la plus douce du monde.
(p. 81-82)
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