Parfois, la colère est bien là.
Parce qu'il faut la traverser, cette phase où on est en colère contre le handicap, où on trouve que c'est trop injuste - pourquoi c'est tombé sur moi, pile,à cause d'un cordon ombilical autour du coup à l'accouchement qui m'a privé d'oxygène et entraîné des séquelles irrémédiables. Parfois, la hargne passe, je ne sais pas pourquoi mais c'est reposant. Je n'en veux plus à tout le monde, à mes parents, aux médecins qui ne sont pas des magiciens, aux instits et aux profs qui, en voulant me protéger, m'empêche d'avancer. [...]
Maintenant, j'accepte l'idée de mon handicap, l'idée de ma vie, je lui trouve un sens.Je prends tout : ce qui est bon, ce qui ne l'est pas.