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Citation de Osmanthe


La science médicale ! Un nom pompeux pour une chose misérable...Plus les années passent, plus j'exerce ce métier, et plus je le trouve désespérant. Quand une maladie se déclare, un organisme va pouvoir la vaincre tandis qu'un autre s'effondrera. Le médecin peut reconnaître les symptômes, suivre l'évolution, et éventuellement aider un peu un organisme assez fort pour lutter, mais c'est tout. Voilà à quoi se limitent les capacités de la prétendue "science médicale".
Kyojô agita une de ses robustes épaules, comme pour exprimer son autodérision face à cette triste constatation.
- Ce que nous pouvons faire actuellement, ce que nous devons commencer par faire, c'est lutter contre la misère et l'ignorance. Seule la victoire sur la misère et l'ignorance peut pallier les insuffisances de la médecine, tu comprends ?
"C'est un problème politique, ça", songea Noboru. Comme s'il avait entendu Noboru énoncer tout haut sa pensée, Kyojô s'exclama avec véhémence :
- Tu peux toujours dire que c'est un problème politique, c'est la façon habituelle de se débarrasser de la question ! Mais qu'est-ce que la politique a fait jusqu'à présent pour éradiquer la misère et l'ignorance, hein ? Prends la misère, simplement : depuis le début du gouvernement d'Edo, il y a eu je ne sais combien de lois et d'ordonnances, mais peux-tu me citer un seul article interdisant de laisser les êtres humains vivre dans le dénuement ?
Là-dessus, Kyojô se tut et serra hermétiquement les lèvres. Sans doute s'était-il rendu compte du caractère quelque peu puéril de cette tirade débitée sur un ton plein de fureur.
- Pourtant, docteur, répliqua Noboru, ce dispensaire...Le système des centres de soins gratuits, n'a-t-il pas été financé justement par le gouvernement d'Edo ?
Kyojô leva une épaule et la secoua.
- Le dispensaire ? fit-il, les traits de nouveau empreints d'une tristesse mêlée d'autodérision. Si tu restes ici, tu le comprendras : les soins prodigués ici valent mieux que rien, mais la source du mal remonte plus haut : si l'on remédiait tant soit peu à l'ignorance et à la pauvreté, il y aurait déjà plus de la moitié des maladies en moins.
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