Si le tracé au crayon reste la meilleure expression d'une science qui veut montrer, la photographie naissante est celle d'une science qui veut comprendre. Elle se présente, au même titre que les herbiers, les collections minéralogiques, les animaux naturalisés ou conservés en bocaux, comme un ouverture pour les recherches à venir, comme un cadeau offert aux successeurs. Elle traduit la modestie des scientifiques face à un monde encore largement méconnu et incompris.
Ne corrigeant pas la réalité, la photographie facilite la reconnaissance. Surtout, en recevant le hasard, elle permet la découverte. [...] Ainsi s'installe un nouvel ordre du regard. Non clos, mais au contraire, ouvert. Il rend possible la transmission de l' "observé", une lecture collective du monde générant des échanges scientifiques nationaux ou internationaux, des discussions. p.109
Ce sera pour le meilleur et pour le pire : le rejet du vieux monde est aussi le mépris du passé. L'originalité novatrice érigée en norme, une exclusion. Le rejet de l'émotion, un danger. p.150
Pouvoir classer, nommer, c'est aussi savoir reconnaître, utiliser, transmettre. p.80