(...) j'oubliais que mon langage n'avait de sens que pour moi. depuis quelque temps, je vivais recluse, et mon vocabulaire s'était appauvri, ma syntaxe réduite à la plus simple expression, comme si la solitude m'avait rendue aphone. Les sons qui sortaient de ma gorge étaient ceux de l'Homme placé à l'isolement ou alors, ceux d'un enfant sauvage que seule la nécessité, la faim en un mot, pousse à s'exprimer. (p.18)