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Citation de PerleDulac


Quand on évoque les questions financières à cette époque, il faut garder en tête une donnée de base. La fiscalité française était conçue pour temps de paix. Elle datait du Moyen Âge, lorsque le roi n'était encore que le primus inter pares - le premier entre des égaux - et que les tâches communes étaient réparties entre les trois ordres du royaume : le clergé assurait, outre le culte et l'enseignement, les oeuvres de charité, la noblesse veillait à la sécurité, le tiers-état se chargeait de la production. En temps de paix, le roi était censé vivre du revenu de ses domaines propres. En cas de guerre les seigneurs, qui lui devaient l'ost, autrement dit le service, s'équipaient à leurs frais et lui amenaient leurs propres troupes. Mais il ne pouvait faire face à une guerre étrangère d'envergure sans moyens supplémentaires, notamment le recours à des mercenaires, puisque le peuple n'était pas soumis à la conscription. Il avait donc alors le droit de lever de nouveaux impôts, mais à titre temporaire seulement. Il est évident que ce système, adapté à un état morcelé de type féodal, n'était plus approprié pour un royaume aussi vaste que la France du XVIIe siècle, confronté à de multiples tâches nouvelles - ne serait-ce qu'assurer les moyens de transports et de communication. Mais aucun roi n'avait osé s'attaquer de front à l'épineux problème de la fiscalité. Tous s'étaient contentés d'impôts indirects multiples et variés ou d'expédients comme la vénalité des offices - quitte à hypothéquer une part de leur pouvoir.
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