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Citation de SZRAMOWO


Le mystère de la vallée de Sasassa(p 253)

Si je sais pourquoi l’on a qualifié Tom Donahue de Tom le Chançard ?
Oui, je le sais, et c’est plus que ne peut en dire un sur dix des gens qui l’appellent ainsi.
J’ai pas mal roulé le monde en mon temps, et vu maintes choses étranges, mais aucune qui le soit plus que la façon dont Tom gagna ce sobriquet, et avec cela sa fortune. Car je me trouvais alors avec lui.
La raconter ?
Oh, certainement, mais c’est une histoire un peu longue, et une histoire des plus étranges. Ainsi donc remplissez de nouveau votre verre, et allumez un autre cigare, pendant que je tâcherai de la dévider.
Oui, c’est une histoire fort étrange, et qui laisse bien loin certains contes de fées que j’ai entendus.
Et pourtant elle est vraie, Monsieur, vraie d’un bout à l’autre.
Il y a dans la Colonie du Cap des gens qui vivent encore, qui s’en souviennent et qui vous confirmeront ce que je dis.
Le récit a été fait bien des fois autour du feu dans les chaumières des Boers depuis l’État d’Orange jusqu’au Criqualand, oui, et aussi dans la Brousse et aux Champs de diamants.
J’ai pris des manières assez rudes, Monsieur, mais j’ai été inscrit jadis à Middle Temple, et j’ai fait mes études pour le Barreau.
Tom – c’est tant pis pour moi – fut un de mes condisciples, et nous avons fait une rude noce pendant ce temps-là de sorte que nos finances allaient se trouver à sec.
Nous fûmes obligés de laisser là nos prétendues études, et de voir s’il n’y aurait point quelque part dans le monde un pays où deux jeunes gaillards aux bras vigoureux, à la constitution saine, pourraient faire leur chemin.
En ce temps-là, le courant de l’émigration commençait à peine à dévier du côté du l’Afrique.
Nous pensâmes donc que le meilleur parti à prendre était d’aller là-bas, dans la colonie du Cap.
Donc, pour couper au plus court, nous nous embarquâmes, et nous débarquâmes au Cap, avec un capital de moins de cinq livres, et alors nous nous séparâmes.
On tenta la chance dans bien des directions, l’on eut des hauts et des bas, mais au bout du compte, quand le hasard, après trois ans, eut amener chacun de nous dans le haut pays, où l’on se rencontra de nouveau, j’ai le regret de dire que nous étions dans une situation aussi embarrassée qu’à notre point de départ.
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