Les idées et les impressions de Capestan étaient comme enfermées dans des ballons à l’hélium. Chaque fois qu’elle ouvrait son crâne pour fouiller, elles s’envolaient pour ne plus revenir, partant à l’autre bout du monde. Capestan, les pieds vissés à terre, contemplait alors le vol des belles couleurs, la tête vide. Dès qu’elle fournissait un effort de concentration, sa fille venait tambouriner à ses oreilles, réclamant pain, eau, tétine, bisou, doudou, bobo, pipi. Capestan ne dormait pas et peinait à fixer son attention. Machinalement, la commissaire extirpa son petit agenda de sa poche et vérifia comme si la date ne se tenait pas gravée sur sa rétine, projetant son hologramme sur tous les paysages de Capestan. Dix août. Retour de Paul. Demain.