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Citation de mandarine43


[ Incipit ]

Au début, il y avait les jambes d'Alice. Fines. Fuselées. Cousues main. Aristocratiques. Sans une ombre de graisse. Des jambes élégantes, lisses, vraiment douces, des jambes qui miroitaient au soleil, satinées, des jambes de gazelle. Des mollets effilés en longueur et des cuisses qui s'élançaient sans complexe, sans retenue, sans pudeur. Elles fusaient vers un ventre plat, ferme, dur, un ventre qui n'en était pas un. Un creux plutôt entre les côtes et sous une poitrine abondante et bien charpentée. Des bras minces presque sans limites, et des poignets fragiles que l'on n'osait toucher de crainte de les briser. Alice avait un corps de rêve qui faisait bander les jeunes gens qui flânaient près de la gare de Termini et ceux qui sirotaient affolés leur cappuccino, piazza Navona.

Alice faisait bander les jeunes bruns, les vieux frisés, les pleins de pasta alla carbonara et de penne all'arrabiata. Les blonds aussi la regardaient, perchés sur leur moto, les yeux rivés sur ses seins et sur ses cuisses qu'ils auraient voulu emporter au loin.

Alice ne se laissait pas toucher. Regarder, oui. Mais toucher, non. Elle seule avait le droit de caresser sa peau douce et tendue qu'elle admirait pendant de longues heures devant la glace. Elle en scrutait chaque recoin, et elle devait bien l'admettre, elle se trouvait parfaite, absolument parfaite. Elle adorait le creux entre ses deux cuisses, le galbe de ses mollets et le marron glacé de ses mamelons. Elle avait beau chercher, tout était à sa place, comme béni par la main de Dieu...
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