J’entrouvris la bouche et mon haleine chaude alla s’enrouler autour de sa peau. Il ferma les paupières quelques secondes, puis il m’observa de nouveau.
— Pourquoi te battre contre moi ? Contre ce qui est plus fort que nous ? Je suis là, bien vivant, et mon âme te réclame. Je me nourris de toi. De ton odeur. De ta voix. De ton souffle. Que le diable m’emporte, je te veux !
Une chaleur brûlante se répandit dans mes veines. Un instant, je crus être sur le point de me liquéfier devant lui. Ces mots, je les avais rêvés, désirés de toutes mes forces. J’avais voulu m’en repaître, m’y noyer et les serrer fort contre moi. Mais pas de sa bouche. C’est Leith qui aurait dû les prononcer, et j’en voulais à Grigore de l’avoir fait à sa place.