Ni Anna, ni Dima, le jeune chauffeur, n’ont d’odeur. Leur chair d’opale se fond dans la couleur du jour, blanche et sans ombres. Leurs cheveux sont mats et lourds comme la terre. Notre carrosse en béton traverse la ville des tsars à toute blinde, personne ne bronche. Ici, parler, c’est finir sa vie dans un champ de patates à cultiver des cailloux. Ici, les statues sont plus animées que les humains, et on les distingue mieux les unes des autres, aussi.
Trois Anna