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Citation de Cielvariable


Ça y est, pense-t-elle, je vais crever.
Un instant, on croirait qu’elle est déjà prête à accueillir
la mort. Elle pose sa revue de mode sur ses genoux et lui jette
un dernier regard. De toute façon, il n’y a rien pour moi dans
cette vie. Je suis trop grosse, j’ai les genoux mous et des poches
sous les yeux, des plis, des poils et regarde-moi ces guidounes
avec trois mètres de jambes et aucun maudit défaut et puis je
vais mourir alors qu’est-ce que ça donne de.
Elle interrompt ses pensées pour détacher sa ceinture et
courir dans l’allée en hurlant, les bras en l’air. Malgré sa
faible estime d’elle-même, elle s’accroche à la vie. Elle hurle.
Elle court. Elle se jette sur une porte et en manipule tous les
leviers. Elle n’aura même pas attendu que le pilote allume les
moteurs avant de flipper.
C’est la première fois que Nathalie prend l’avion.

Le personnel a vite réagi, surtout pour éviter que le
chaos se propage dans la cabine. On lui a parlé à voix basse,
on l’a rassurée, on lui a caressé les cheveux, tout cela sans
douceur, en cherchant un contact visuel pour juger si elle
allait se tenir tranquille ou refaire une crise de panique.
L’aéroport est déjà loin en dessous quand elle recommence
à respirer normalement. Elle regarde par le hublot et
constate que, contrairement à ce qu’elle avait prévu, l’avion
n’a pas explosé au décollage. Elle profite de son souffle
retrouvé pour s’excuser, à gauche, à droite, à n’importe qui,
pour informer son entourage immédiat que son moment de
folie est terminé, qu’on peut cesser de s’intéresser à elle.
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