A un moment, la ligne de front de son régiment rencontra le cadavre d'un soldat. Il reposait sur le dos, les yeux rivés sur le ciel. Il était vêtu d'une tenue disgracieuse d'un marron jaunâtre. Le jeune homme remarqua que la semelle de ses chaussures étaient usée au point d'avoir l'épaisseur d'une feuille de papier à écrire, et que l'une d'elles, par une large déchirure, laissait pitoyablement dépasser le pied. On eût dit que le destin avait trahi ce soldat. Dans la mort, il exposait à la vue de ses ennemis la pauvreté que, vivant, il avait peut-être dissimulée à ses amis.