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Citation de Henri-l-oiseleur


(Entrée de Philippe V en Espagne, 1701). Sa formation religieuse profonde, accomplie, supposait assurément ces dévotieuses instances, ce zèle constant et sincère, bien que Fénelon, à l'instar de ce qu'il avait préconisé pour la musique, l'eût mis en garde et l'eût résolument détourné de telles pratiques fougueuses, de transports relevant, selon lui, des passions et, pis encore, des passions tristes. Avertissements qui restèrent lettre morte, car musique et dévotion mystique devinrent dorénavant des appuis indispensables pour sortir de lui-même et de ses angoisses. (...) Là, sous le portail (à Pampelune), il reçut à genoux et le dos courbé, le visage tourné vers le sol et les yeux fermés, les trois bénédictions du prélat et baisa la croix. Ce fut avec le même recueillement fervent et avec une dévotion exemplaire qu'il écouta dans une sorte d'extase, de vertige au ralenti, sur le carreau d'un prie-Dieu, au pied du grand autel, le Te Deum et le Salve Regina entonnés par l'évêque, chantés en faux-bourdon et repris par des milliers de bouches et de voix. Bien que sa prédilection musicale n'allât pas particulièrement pour la musique liturgique, on remarqua le brusque apaisement de toute sa personne, plongée dans une sorte d'état de rédemption, de salutaire assouvissement que lui procuraient ces deux inclinations majeures ici se trouvant liées et associées à cette attitude de prostration profonde, attitude, comme on le sait, privilégiée des mélancoliques. Quoi qu'il en soit, ses sujets espagnols étaient extrêmement touchés et, voyant en lui comme une sorte de miroir de l'Espagne mystique, ne cessaient de rendre grâce à Dieu de leur avoir donné un tel roi.

pp. 138-139
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