Lorsque nous demandons au médecin de produire la vie -de la fabriquer, de la réparer et de la régénérer-, attendons -nous encore de lui qu'il nous guérissent de nos maux, ce qui est déjà merveilleux, ou bien espérons nous secrètement qu'il nous guérisse de là mort elle-même ? La médecine, qui nous sauve effectivement chaque jour, semble chargée de la mission héroïque de faire échec à la mort, au point de la rendre anormale, fautive, illégitime, injuste, comme si elle n'était plus la fin inéluctable de l'existence humaine mais un accident qu'on aurait pu éviter, un échec de la médecine, une défaillance de la puissance biotechnologIque.