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Citation de lanard


Le néoclassicisme a tout d'une seconde Renaissance, mais en decrescendo. Quelle nécessité pour les révolutionnaires de Paris à l'adoption de pseudonymes gréco-romains? Pourquoi avoir enterré Rousseau dans une copie de sarcophage antique? Jacques-Louis David qui met en scène la Révolution et l'Empire n'a rien de pittoresque. C'est le peintre officiel du moment historique qui a changé la face du monde.
N'est-il point paradoxal que ce monde qui n'hésite pas à couper des têtes et ne lésine pas sur le sang pour avoir l'avenir de son côté, quand il contemple sa propre image, voie le visage du passé? C'est ce visage qui lui apporte la caution historique, la continuité temporelle qui justifie son existence. Tout se passe comme si le temps était formé de quantités de passé, de présent et d'avenir mesurées au compte-gouttes : si l'une des trois composantes augmente ou diminue, les deux autres se réajustent. Telle est la singularité du culte des antiquités, du Grand Tour et du néoclassicisme: ils font leur apparition à une époque durant laquelle l'avenir envahit brutalement le présent, saccageant les vies humaines au nom de l'Histoire. L'autorité du présent diminue. Le grand courant d'énergie historique qui entraîne les vies vers un avenir irréel, mais perceptible dans les blessures qu'il inflige au présent, puise sa force dans les abîmes du temps.
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