Je suis habitué de voir des auteurs de littérature générale s'essayer et se casser les dents sur la science-fiction parce qu'il ne la maitrise pas et ne la respecte pas.
Ici, c'est la première fois que je vois un tel désastre en version comics. Le mépris de Atwood envers le genre dégouline à travers les pages et c'est à se demander pourquoi elle a accepté le projet dès le départ.
Une lecture bienveillante serait de se dire que Atwood voulait rendre hommage à l'Âge d'Or des superhéros et des pulps. Les histoires simples, les gentils, les méchants, les enjeux trop gros. C'est ce qu'on fait Scott McCloud avec Zot!, Alan Moore avec Strong et, surtout, Kurt Busiek avec Astro City.
Mais si c'était bien l'intention, le résultat n'y est pas. Les autres auteurs connaissent leurs comics et savent pourquoi les gens ont fini par délaisser l'âge d'or. Leur hommage tant donc à mettre l'emphase sur les côtés réussis qui rendent nostalgique de l'âge d'or, tout en étouffant au mieux les côtés rébarbatifs et superficiels.
Atwood nous ramène plutôt les bulles de pensées, auxquelles personne n'avait pensé depuis des décennies (avec raison). On a de nombreuses pages qui nous expliquent l'histoire origine de l'homme-chat ailé qui est notre protagoniste, un truc un peu absurde, typique des vieux comics. Le genre de truc qui est aujourd'hui évité, ou minimalement réduit au plus petit nombre de cases possible. (Qui veut relire l'origine radioactive des superpouvoirs de quelqu'un?)
Mais ce n'est pas que ça. L'histoire est aussi générique qu'il est possible d'imaginer. Atwood n'a rien à dire sur quoi que ce soit ici. Ni sur les BD et leur histoire, ni sur le genre des superhéros, ni quoi que ce soit d'autre qui pourrait bien venir de l'extérieur des canons habituels et qui serait le bienvenu.
La seule raison de lire ce comic, c'est que le nom "Atwood" trône sur sa page couverture. Et, croyez-moi, ça n'en vaut pas la peine.
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Un jeune ingénieur en génétique se fait renverser une nuit alors qu'il essaie de rattraper son chat. Lorsqu'il reprend connaissance, une étonnante métamorphose a fait de lui une créature mi-chat, mi-oiseau. Quand Margaret Atwood, auteure de la Servante écarlate se met au scénario de comics, cela donne une aventure étonnante, pleine de rebondissements qui prône la tolérance et lance une réflexion sur le sujet de l'éthique scientifique. Un premier tome à découvrir.
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