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Citation de mpidelph


- Avoue tout de même que tu as une vie terriblement protégée, Hélène.

Hélène leva les yeux vers son amie, silencieuse. Armelle continua de sa voix perçante, presque agaçante.

- Il ne t’est jamais arrivé quelque chose de grave. Ton mari t’aime encore, ce qui est un miracle de nos jours, tes enfants ont réussi, il y a des petits-enfants, pas de problème d’argent, de santé, vous vivez bien. Tu n’a jamais travaillé, tu n’en as jamais eu besoin, tu ne sais pas ce que c’est la vie d’entreprise. Vous habitez un hôtel particulier, cité des Fleurs, vous avez une villa à Honfleur, enfin tu vois ce que je veux dire, tu ne peux pas te plaindre, Hélène, tu n’as pas le droit de te plaindre. Tout va bien dans ta vie. N’est-ce pas ?

Hélène termina son chocolat lentement. Elle étudia le visage sans relief de son amie, sa blondeur fade, ses bijoux de bourgeoise, son sac de marque.

- Tout va bien dans ma vie, répéta-t-elle, à voix basse.

- Mais oui, entonna Armelle, ses lèvres tachées de cacao aux commissures.

Hélène plaça une main sur le poignet replet de son amie. Puis elle se pencha vers son amie, avec un sourire étrange. Armelle trouva que les prunelles d’Hélène étaient presque jaunes, alors qu’elle les avait toujours crues marron. Le visage d’Hélène était tout près du sien et elle en ressentit un inconfort soudain. Elle avait envie de reculer mais Hélène avançait encore.

- Mais qu’est-ce que tu en sais ? dit Hélène doucement, sans ciller. Qu’est-ce que tu sais de ma vie ?

Pour la première fois, Armelle eut peur d’Hélène. Sans qu’elle puisse expliquer pourquoi.

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