- Si le père de cette femme et ses frères sont d'accord, il n'y a rien à redire.
- Pourtant, dis-je, si elle ne veut pas se marier ?
Mahjoub me coupa la parole :
- Tu sais comment les choses se passent ici. La femme est à l'homme, et l'homme reste homme, quand même il deviendrait vieillard décrépit.
- Pourtant, insinuai-je, le monde a évolué. De telles coutumes ne conviennent pas à notre époque.
- Le monde n'a pas changé à ce point. Seulement certaines choses ont changé. Des pompes à la place des norias. Des charrues en acier à la place des araires en bois. Nous envoyons nos filles à l'école. Il y a la radio, les automobiles. Nous avons appris à boire le whisky et la bière au lieu de l'arak et de la marissa. Mais tout le reste demeure tel qu'il fut.