Je veux revoir
Je veux revoir la Camargue sauvage
Les landes plates que le soleil ravage
Les peupliers sous le vent frémissant
La nuit à travers les ormes dansant
J’emporterai dans les forêts de pin
Par les sentiers perdus et sur tous les chemins
Au long des bois des genêts parfumés
Un cœur trop lourd dans sa peine enfermé
J’irai quand le jour lentement s’endort
À l’heure où le bleu du ciel devient or
Chercher sous les grands arbres séculaires
L’apaisement qui monte de la terre
Et j’attendrai comme on rêve d’espérance
paisible et forte que lentement s’avance
brillant d’étoiles étincelantes et pures
un soir qui ferme toutes les blessures
(p. 33)