Thierry Dardart

Dans une dablula, une grande sacoche de cuir, j’avais fait préparer quelques marchandises, sans ostentation, sans victuailles, sans dépense inutile. Je décomptais les moindres frais. Sur les chameaux, on avait donc disposé des outres en peaux pour l’eau, pour mes besoins personnels une jarre de talla (bière fermentée), un petit tonnelet pour l’alcool de t’edj (hydromel), de l’Hamra qui rend fou, des poteries d’huiles et d’onguents médicinaux, des moussoulâti (cruches) pour aller chercher l’eau aux puits et bien sûr des sacs de dabokolo (mélange de céréales) et de riz que l’on faisait cuire à l’eau. Une ration d'un rotol (une livre) de riz constituait l’alimentation de mes porteurs et chameliers complétée de quelques dattes et de ghee (beurre). Il nous faudrait se réapprovisionner le long du chemin à tous les points d’eau, l’élément vital, dans les rivières asséchées, là où les puits avaient été creusés à même le lit des wadi.