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Citation de dourvach


Il neigea encore. Je les vis tous dehors sous le grand orme, occupés à faire des bonhommes de neige, une demi-douzaine au moins et, las d'être malade, je regrettai de ne pouvoir me joindre à eux.
– Ils fabriquent toute une famille de bonhommes de neige, imagine un peu ça, s'écria Lady à son arrivée.
Elle lança au loin son manteau de fourrure. Quand elle m'embrassa, je sentis sa joue fraîche contre la mienne, brûlante. Elle m'apporta un pyjama frais, blanchi dans les baquets à lessive d'Elthea et, quand je fus changé, elle me frictionna la poitrine à la pommade Vicks, puis m'épingla une bande de flanelle propre, tout en regardant à la fenêtre le travail en cours. Ensuite elle approcha son fauteuil et me fit, comme souvent, la lecture à haute voix. Ce jour-là ce fut "La Reine des neiges", "tout à fait approprié au temps", dit-elle.
Une expression, que je ne pus tout de suite déchiffrer passa sur son visage lorsqu'elle évoqua le lutin dont le miroir changeait tout ce qu'il reflétait en quelque chose de laid, dans lequel "le plus superbe des paysages ressemblait à des épinards cuits", et où les gens les plus beaux devenaient hideux. Elle lut cela avec dégoût comme si le miroir avait réellement existé.

[Thomas TRYON, "Lady", 1974 - traduction de Marie-Colette Huet, 1976, chapitre 5, page 71 de l'édition du Club Français du Livre]
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