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Citation de Charybde2


Scène 1
Sud du Portugal, 2028. Sur scène, un homme est assis en bout de table. C’est le fasciste, joué par Romeu. Il y a d’autres chaises vides autour de la table. Marco, Beatriz, Rui, Isabel et António sont sur scène. Marco a des écouteurs. On entend la musique. Personne ne semble se soucier de Romeu.
MARCO, au public. – Les gens passent leur vie à éteindre des feux. Ils courent, ils s’épuisent à les éteindre. Mais c’est très rare qu’ils pensent : « Je vais mettre le feu, je vais provoquer un incendie, je vais tout brûler. » C’est important. Brûler, c’est important. Brûler, c’est ne pas savoir ce qui va arriver. L’incendie est imprévisible. C’est là toute la beauté des flammes. Qui éteint un feu sait comment tout cela se termine. Un nuage de cendres et de soulagement. Qui provoque un incendie interroge l’avenir. Le risque, l’incertitude et l’espoir. Les flammes ont leur volonté propre. Il n’y a pas de maître au changement. Qui allume un feu peut finir brûlé vif.
(D’autres personnes entrent en scène.)
Elles arrivent.
PEDRO, ouvrant la porte de la maison. – Je vais chercher le déjeuner.
Il sort.
MARCO, au public. – Tous les ans, nous nous retrouvions ici. Dans cette maison entourée de chênes-lièges où a vécu la première d’entre nous. Un jour par an, nous cessions d’éteindre des feux. Un jour par an, l’une d’entre nous provoquait un incendie. Il y a des choses qu’on ne peut faire qu’entre personnes du même sang. Si j’avais su que j’allais brûler ce jour-là, quelle musique aurais-je écoutée ? Quelle musique pour brûler ? Les voilà.
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