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4.13/5 (sur 8 notes)

Nationalité : États-Unis
Biographie :

Tim McLoughlin a travaillé pour la justice new-yorkaise pendant vingt-cinq ans avant de se consacrer à l'écriture. Son premier roman, Heart of the Old Country, a été adapté au cinéma en 2009 sous le titre The Last Shot (The Narrows aux États-Unis) avec Vincent D'Onofrio. Ses textes ont été traduits dans sept langues et publiés dans le New York Quarterly, le Huffington Post et Best American Mystery Stories. Il vit à Brooklyn.

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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Les communautés de Brooklyn décrites dans ce livre ne sont pas, pour la plupart, représentatives de l’image populaire du quartier aujourd’hui. La majeure partie des histoires qui se passent à Brooklyn ne se passent pas à Canarsie, comme la nouvelle sombre et dérangeante d’Ellen Miller, ou bien à East New York, comme dans le texte subtil et évocateur de Maggie Estep. Et quand les endroits sont plus connus, les enclaves mentionnées le sont beaucoup moins. Le Park Slope de Pete Hammill dans « Dédicace » n’est pas ce lieu non-fumeur où l’on boit des cafés latte pour fêter la toute dernière victoire du peuple, mais le quartier des laissés pour compte – la poignée de vieux qui habitent au-dessus des boutiques de 7th Avenue dans les derniers appartements à loyers modérés, et qui doivent marcher tous les jours un peu plus pour trouver un vrai bar ou une épicerie. Le Williamsburg de Pearl Abraham n’est pas un quartier branché, mais une forteresse hassidique. Ce que partagent ces communautés, cependant, et que ces écrivains capturent brillamment, c’est le langage.
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Si les immeubles étaient bien les mêmes qu’autrefois, il n’en était pas de même pour les boutiques. Le Fitzgerald’s, le bar où son père aimait s’imbiber, avait disparu, ainsi que la droguerie Sussman’s, l’épicerie Fischetti, la boucherie Freedom Meats et la pharmacie. Comment s’appelait cette quincaillerie ? Là, juste au coin. Une boutique de loisirs créatifs, à présent. De loisirs créatifs ! Moloff’s. La quincaillerie s’appelait Moloff’s, et à côté il y avait une boulangerie. « Notre Boulangerie », comme on l’appelait. Et maintenant il y avait un magasin de matériel informatique à la place de l’atelier de réparation de téléviseurs. Et un pressing à la place du Rattigan’s, où les hommes chantaient de vieilles rengaines accoudés au bar. Tout avait disparu. Même la vieille fabrique de pendules avait été transformée en copropriété.
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Quelques Afro-Américains étaient éparpillés parmi la foule assise, d’autres se tenaient sur les côtés. Il aperçut quelques bonshommes ventripotents qui tenaient cinq ou six exemplaires de son livre : des collectionneurs, qui voulaient des bouquins signés pour pouvoir les vendre sur eBay ou un site de fans quelconque. Il ne distingua pas de visages plus âgés, de ces visages encore marqués par Galway, la Sicile ou l’Ukraine. Il ne vit pas de masques bouffis aux paupières tombantes comme celui qu’affichait Seanie Mulrane.
Son dernier roman et cinq ou six livres plus anciens, sortis en poche, étaient empilés sur la table à la gauche du pupitre, prêts à être signés, et Carmody commença à se détendre. Il se disait : ce n’est qu’une séance de dédicace de plus. Il se disait : ça pourrait se passer à Denver, à Boston ou à Berkeley.
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Une fois assis derrière mon bureau, je feuilletai le pamphlet mal imprimé. La validité de l’attestation kasher délivrée par le Dobrover y était remise en question. Des irrégularités étaient rapportées. Une boîte de gélatine contenant du porc avait été découverte dans la cuisine de la boulangerie Reismann. La poudre d’œufs utilisés dans les matzot Horowitz-Margareten provenait de grands cartons industriels sans indication d’origine. Et les marchands de pizzas-falafels de Borough Park, qui dépendaient eux aussi de l’attestation Dobrover, n’étaient inspectés qu’une fois par mois maximum. Quand on pensait à tout ce qui pouvait arriver pendant les vingt-neuf jours entre chaque inspection ! s’indignait le rédacteur, avant de conclure que l’attestation kasher de Dobrov était tout sauf kasher.
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CARMODY sortit du métro avant la tombée du jour et ses lunettes s’embuèrent d’un coup au contact de l’air glacé. Il les ôta, les tenant par une branche le temps qu’elles se réchauffent, et il distingua son propre visage qui souriait sur une affichette verte collée au mur. C’était bien lui, sur une photo vieille de six ans, avec les mots « lecture » et « séance de dédicace », ainsi que la date et le lieu, et il s’arrêta un instant, frissonnant dans la bourrasque. C’était lui qui avait eu l’idée de prendre le métro. L’éditeur aurait pu commander une limousine pour l’amener à Brooklyn, mais il avait voulu retourner dans son ancien quartier comme il avait l’habitude de le faire, autrefois. C’était peut-être aussi la dernière fois qu’il le ferait ainsi.
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J’AI récemment reçu un coup de fil d’un vieil ami de mon père. C’est un homme intéressant qui a vécu une vie dangereuse et, depuis la mort de mon père, je n’ai de ses nouvelles que tous les deux ans environ. Il m’appelait pour me dire que sa nièce de quatorze ans avait disparu. Heureusement, il m’a rappelé le lendemain pour m’annoncer qu’on l’avait retrouvée, saine et sauve, chez des amis. Cette brève fugue n’avait été qu’une manifestation de sa crise d’adolescence. J’ai exprimé mon soulagement et je lui ai dit que j’allais décoller les affichettes que j’avais posées. On a parlé pendant quelques minutes, puis on s’est dit au revoir.
« Prends bien soin de toi, tu sais que je t’aime », a-t-il dit avant de raccrocher.
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Dans ses souvenirs, il faisait toujours froid dans leur appartement, les fenêtres étaient bordées de givre en hiver, et lui et ses sœurs dessinaient avec leurs ongles sur la vitre, dans la lumière froide et bleutée d’une ampoule fluorescente qui pendait du plafond. Son père était froid, lui aussi, un homme amer qui en voulait au monde entier et à la jeunesse de ses enfants. Sa mère était alcoolique, et ses remords glacés se libéraient parfois en explosions de rage. Tous deux hochaient simplement la tête ou émettaient un grognement quand Carmody leur confiait ses ambitions, et sa mère lui avait lancé, un jour, d’une voix pâteuse : « Tu te prends pour qui, de toute façon ? »
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Il distinguait à présent les lumières allumées dans ces vieux appartements, et les ombres qui se déplaçaient comme des fantômes derrière les stores ou les rideaux baissés. Il observa une rue près du port et remarqua quelques plaques de neige noire qui n’avaient pas encore fondu, réfugiées entre les voitures garées, et il vit au loin le mince ruban rouge du soleil qui se couchait du côté du New Jersey. À cette hauteur, le vent en provenance du port rendait la neige dure comme l’acier. Le soleil brillait d’un éclat semblable. Le jour était en train de mourir. Il allait bientôt faire nuit.
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Non. C’est un code, un exemple du langage de l’inclusion. Cela a été utilisé jusqu’à la corde dans les romans et les films mettant en scène les familles de la mafia. Dans le monde réel, une alliance forgée dans la rue peut réunir entre deux personnes et une vingtaine. Et ces appartenances peuvent perdurer pendant des générations ou se dissoudre le soir même. Mais la première chose qui émerge de tels groupes est un langage commun, ou une forme de langage, qui suggère l’acceptation et la loyauté, même si les individus proviennent d’horizons très différents.
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Tim McLoughlin
Il mesure un mètre quatre-vingt-dix et, à soixante-trois ans, c’est toujours un type assez impressionnant, avec un visage couturé de cicatrices et un triple pontage derrière lui. Tu sais que je t’aime. J’ai pensé que, mon père mis à part, les seuls hommes que j’ai rencontrés capables de me dire qu’ils m’aimaient étaient aussi des hommes capables d’une violence extrême. Est-ce un trait de personnalité ? Est-ce la sensibilité de ces hommes qui les rend enclins à des émotions plus intenses ? L’amour et la haine, la compassion et la violence.
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