Beaucoup plus tard, j'ai découvert la générosité avec laquelle les frères Croggon avaient travaillé pour moi. Avec leurs collaborateurs, ils trièrent personnellement les peaux de boeuf en les sortant des cuves mouillées et dégoulinantes de "liqueur d'écorce de chêne". Ils examinèrent minutieusement chacune pour voir s'il n'y avait pas de défauts, pas d'égratignures causées par des barbelés de clôtures, pas de trous laissés par des oestres, pas d'entailles imputables à un couteau négligemment manié lors de l'écorchement. Cela dut prendre je ne sais combien de jours d'un travail éreintant, et ils n'en parlèrent jamais. Finalement, les Croggon me fournirent cinquante-sept des plus belles peaux de boeuf tannées dans de l'écorce de chêne que j'aurais pu souhaiter.