Je me souviendrai toujours de l’heure où le brigadier du magasin d’habillement me délivra ces instruments de torture. J’essayai ce jour-là une quinzaine de pantalons. J’avais les jambes courtes et les hanches larges. Tous les pantalons qui ne m’étranglaient pas le derrière étaient beaucoup trop longs de jambes. Pour n’être pas blessé par les bottes, j’en choisis de très vastes, de sorte que, lorsque je marchais, mon talon quittait la semelle à chaque pas et montait le long des contreforts. Mais ce mouvement ne faisait qu’augmenter sur le pavé des rues la résonance flatteuse des éperons.