Tout avait commencé avec ce prospectus mensonger et cet agent à la voix mielleuse ! Et puis il y avait eu les dépenses imprévues, les intérêts et tous les autres frais qu’ils n’auraient pas eu les moyens de payer même avec la meilleure volonté du monde ! Et aussi les combines des patrons des conserveries, leurs maîtres à tous, ces tyrans qui régissaient leur vie ! Les fermetures d’usine, le chômage, les horaires irréguliers, les cadences inhumaines, la réduction des salaires, l’augmentation des prix ! Les cruautés de la nature aussi, avec ces températures tantôt glaciales, tantôt caniculaires, la pluie, la neige ! La barbarie de la ville et de ce pays dont ils ne comprenaient ni les lois ni les usages ! Tout avait œuvré pour le plus grand profit de l’entreprise qui les avait désignés comme proies, lui et les siens, et attendait son heure.