Velichka Ivanova

Lorsque j'ai reçu ce livre, dans le cadre de masse critique, je me suis demandée comment je pourrais écrire une critique n'ayant jamais lu le livre auquel la critique se rapporte American Pastoral. Alors, je j'ai lu ce livre avec avidité et j'y ai pris grand plaisir. J'ai découvert qu'il s'agissait d'une œuvre majeure de Philip Roth, ce livre ayant reçu le prestigieux prix Pulitzer.

Ce livre nous raconte l'histoire de Swede Ledov, juif né à Newark. Ce garçon a une morphologie bien différente de ses camarades. Il est grand, blond, le teint clair et les yeux bleus. Cette stature lui permettra de s' intégrer dans la société américaine. Tout semble lui réussir. Il poursuit le développement de l'enteprise de son père et épouse une reine de beauté. Ils ont une petite fille Marry, qui souffre de son handicap; elle est bègue. C'est une enfant adorée.

Adolescente, elle voit un bonze qui s' immole par le feu à Saigon. Elle est tellement choquée par cet acte qu'elle s' engage dans les mouvements contre la guerre au Vietnam. Elle fabrique une bombe qu'elle dépose devant un magasin dans son village. Plusieurs personnes sont tuées et Marry commence sa fuite et son errance. Elle finira comme une épave dans un galetas de Newark.

Seule, une de ses camarades, donnera parfois de ses nouvelles à son père qui est en recherche permanente de son enfant alors que la mère est tombée dans la dépression. Le récit est à deux voix qui alternent, celle su narrateur et celle du père

Mais il restait un grand problème, ma connaissance basique de la langue anglaise, car dans le livre de Velichka D. Ivanova les extraits sont tous en anglais. J'ai donc eu beaucoup de peine à lire cette étude fort intéressante et documentée mais destinée à un public restreint: les étudiants qui préparent l'agrégation.

Alors, j'ai tenté de tirer deux enseignements de cette étude à savoir la qualité de la narration qui parait déroutante et l'humour qui se dégage du livre.

Qui se compose de trois parties: Paradise Remem bered, the Fall, puis Paradise

lost. L'histoire commence en 1943 pour se terminer en 1995. Mais elle n'est pas linéaire dans le temps puisque les périodes s' enchevêtrent au cours du récit.

L'auteure démontre que contrairement à certains reproches faits à Roth,, la narration, dans ce est complexe du fait que Roth choisit lui-même de désorganiser le travail du romancier fictif, ce qui peut gêner le lecteur. Roth choisit volontairement une composition savamment dispersée en construisant le récit avec deux narrateurs.

L' ironie quant à elle se révèle au fil de la narration. On en trouve un exemple intéressant lors de la visite de Rita Cohen qui a fait un jeu de jambes pour passer à la barbe du FBI et entrer dans l'entreprise de Swede Levov alors que ce dernier ne sait rien de cette visite.

Merci â Babelio et aux Presses universitaires du Mirail qui m'ont permis de découvrir deux ouvrages.

Velichka D. Ivanova nous propose une approche narratologique de « Pastorale américaine » de Philip Roth. Elle met en lumière les formes et les principes de composition de l'œuvre. Elle s'intéresse au récit en tant qu'objet linguistique. Il existe naturellement de multiple manière d'explorer un roman : approche historique, sociologique, psychanalytique ou d'autres encore. Ce choix n'est par conséquent pas parfait ; mais peut-il l'être dans la mesure où il est impossible de prétendre tout comprendre d’une production littéraire ?

L’analyse qui nous est proposée ici explore l'organisation du récit : la composition (hasard comme principe organisateur …), la narration (passage du narrateur auto diégétique à celui d’hétéro diégétique …) et la mise en texte.

Une bonne connaissance de « Pastorale américaine », tout au moins une lecture récente et attentive de celle-ci, est certes nécessaire. C'est là cependant le seul prérequis ! Alors, l'étude de Velichka D. Ivanova, « Architecture d’un rêve », permet sans conteste de mieux pénétrer le roman de Philip Roth et par là même permet de mieux comprendre la société étatsunienne. Elle dévoile toute la complexité d'un texte, tout le savoir-faire d’un auteur. Elle met à jour les intentions de l’écrivain, sa volonté simultanée de montrer la réussite du Rêve américain et son émiettement, les acquis de la démocratie et ses échecs. Il est naturellement toujours possible d’apprécier un tableau, un morceau de musique sans se préoccuper de technique, de composition ou de couleurs. Mais un peu de tout cela n'enrichit-il pas notre perception ? Piet Mondrian n'affirmait-il pas qu’en matière d’Art « La superficialité des choses fait jouir, leur intériorité fait vivre »…

(Un petit reproche à l'éditeur : pourquoi proposer cette étude aux seuls futurs agrégés d’anglais ? Ce livre peut intéresser, me semble-t-il, un plus large public. Il faudrait proposer alors des citations renvoyant à la traduction française de la pastorale. )

American Pastoral est le livre écrit par Philip Roth et qui lui valut le prestigieux prix Pulitzer en 1997. Il conte la tragédie d'un juif américain, Seymour Levov, à la tête d'une entreprise de ganterie de luxe et qui a pour ambition de réaliser le rêve américain mais qui voit sa vie ravagée ...



Ce livre a souvent été critiqué comme ayant une structure narrative défaillante alors Velichka D Ivanova, docteur de l'université de Paris III a décidé de l'étudier et nous en dévoiler certains aspects formels.



Ce livre destiné à des candidats à l'agrégation d'anglais n'est vous l'aurez compris pas d'un abord facile ... Heureusement pour moi, j'avais eu l'occasion d'étudier ce qu'était une trame narrative et avais quelques notions mais là c'était juste le niveau au-dessus ! Paradoxalement, j'y ai quand même trouvé certaines pépites que je n'ai pu m'empêcher de noter. D'une part, cette étude au lieu d'enfermer ou de réduire l'oeuvre à un schéma complexe avait pour objectifs au contraire d'en ouvrir les possibilités interprétatives afin que chacun puisse se poser ses propres questions. Là mon intérêt était acquis ! L'auteur nous dévoile ensuite beaucoup des subtilités de l'auteur et son ironie à travers ne serait-ce que le choix de son titre, la façon en jouant de deux narrations donc de deux récits, d'organiser son histoire en créant une cohérence née de ce qui semble être une absence d'organisation même, créant un des paradoxes du livre, l'imprévu devient le principe d'organisation, l'ordre chronologique même est renversée. Puis, c'est passionnant de se rendre compte à quel point un auteur peut jouer avec son lecteur car il anticipe ses réactions par exemple par le biais de passages en italique, il crée des impressions de déjà vu (car effectivement il a déjà écrit ce passage treize pages auparavant), ... Bref ,cela m'a plu de découvrir toute cette technicité qui sous tend une oeuvre même si je considère qu'elle ne suffit pas à comprendre la nature de cette même oeuvre. J'ai pris plaisir à découvrir le point de vu de l'auteur. Mon seul regret est que cette étude soit si difficile d'accès. La vulgariser n'aurait réduit en rien son intérêt ...



Un grand merci à Masse Critique de Babelio et aux Presses Universitaires du Mirail.