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Citation de Ledraveur


Arrêtons-nous ici sur l'aspect pratique des choses : attention et concentration justes sont particulièrement liées à la méditation. Le terme habituellement employé est bhavâna, qui signifie littéralement « faire devenir ; développement ». Le bouddhisme propose deux formes de méditation.
Samâtha Bhâvana, ou le Calme Mental, dont le but est l'apaisement du flot continu des pensées et des émotions agitant l'esprit. Pour y parvenir, des méthodes diverses sont employées, qui impliquent toutes un effort de concentration sur un objet, matériel ou non. La technique d'observation vigilante du va-et-vient du souffle est particulièrement en honneur, car c'est celle que le Bouddha aurait lui-même pratiquée.
La pratique de Samâtha peut mener aux états appelés en pâli jhâna, et que l'on peut ainsi définir : « ensemble des états de conscience raffinés susceptibles d'être expérimentés comme l'un des résultats de la méditation profonde ». Samâtha peut-être pratiqué avec profit par quiconque, sans considération d'appartenance religieuse.
Mais seule la deuxième méthode, Vipassanâ Bhâvana ou Vision Profonde, est spécifiquement bouddhique et peut conduire au Nirvâna. Préalable intéressant, Samâtha n'est pas indispensable à la pratique de Vipassanâ. Il s'agit ici, tout en gardant une « toile de fond » à la pratique — et ce peut être le souffle — afin d'éviter à l'esprit de se disperser complètement, d'observer avec attention les phénomènes de tous ordres, quand ils surviennent pendant la méditation, dans leur déroulement, et d'en saisir l'impermanence, le caractère foncièrement insatisfaisant.
La sagesse, enfin, recouvre pensée et compréhension justes. La pensée juste, dit le texte, est « libre de désirs sensuels, de malveillance et de cruauté ». La méditation, ici encore, sous-tend l'effort vers la pensée juste : des pensées négatives ne peuvent surgir pendant la pratique méditative Vipassanâ, et cette dernière, par la compréhension de la véritable nature des pensées, élimine progressivement les attachements qui mènent aux pensées néfastes. La compréhension juste ferme, si l'on peut dire, le cercle : « Comprendre la souffrance, comprendre l'origine de la souffrance, comprendre l'extinction de la souffrance, comprendre le chemin conduisant à l'extinction de la souffrance. » C'est la compréhension des Quatre Nobles Vérités, objet essentiel de la méditation Vipassanâ, et visant à la délivrance.
p. 177
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