Victor-Emmanuel Brett

Affalé à côté de lui, Tom s'esclaffait sur une réplique idiote d'un vieux film du XXIe siècle. D'un oeil distrait, Elias regardait avec fascination les humains de l'époque : les Homo sapiens. Renommé actuellement, à plus juste titre, Homo pernicious, l'Homme dévastateur dont l'orgueil démesuré avait faillit provoquer sa propre fin deux cents ans auparavant. Pourtant en apparence si similaires à eux, ils étaient décrits dans les livres d'histoire comme une espèce égoïste et autodestructrice. Presque déshumanisée.

Peut-on bâtir une utopie sur les cendres de son peuple ? Si nous répétons les mêmes erreurs que nos ancêtres, valons-nous vraiment mieux qu’eux ?

Parfois, tandis qu'on pense quelque chose, on se retrouve à dire tout l'inverse. Et alors qu'on veut garder une personne proche de soi, on finit par l'éloigner.

- [...] Gardez en mémoire l'histoire d'Icare.
- Vous sous-entendez que mon aspiration risque de me brûler les ailes et d'être à l'origine de ma chute ?
- Non. Quand les autres voleront vers le soleil au zénith, attendez votre moment. Et à l'instant où tous auront succombé aux revers de leur ambition, élancez-vous dans la nuit noire.

- Dans cette tour, y a que les plus frappés !
- Alors que faites-vous ici ?
- Entouré de cons, je me sens intelligent.

À mes yeux, le principal défaut de l'Humanité est sa plus grande qualité. La recherche du mieux. Le désir insatiable, irrévocable d'instruire, d'évoluer, de posséder. C'est ce qui nous a hissés au statut d'espèce dominante sur la planète, mais c'est aussi cet aspect de notre nature qui nous rend si conflictuels.

- Si la souffrance aliénait, alors la folie m'aurait emportée depuis longtemps.

- Cesse-t-on vraiment d'être ce qu'on est parce qu'on le désire simplement ?

𝑬𝒕 𝒄'𝒆𝒔𝒕 𝒑𝒆𝒓𝒅𝒖𝒔 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆 𝒓𝒆𝒈𝒂𝒓𝒅 𝒅𝒆 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 𝒒𝒖'𝒊𝒍𝒔 𝒓𝒆𝒕𝒓𝒐𝒖𝒗𝒆̀𝒓𝒆𝒏𝒕 𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒄𝒉𝒆𝒎𝒊𝒏. 𝑼𝒏 𝒓𝒆𝒈𝒂𝒓𝒅 𝒐𝒖̀ 𝒍𝒆𝒔 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒂𝒊𝒓𝒆𝒔 𝒔'𝒂𝒕𝒕𝒊𝒓𝒂𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒔𝒆 𝒄𝒐𝒎𝒑𝒍𝒆́𝒕𝒆𝒓 𝒆𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆𝒔 𝒆𝒕 𝒍𝒖𝒎𝒊𝒆̀𝒓𝒆𝒔. 𝑻𝒆́𝒏𝒆̀𝒃𝒓𝒆𝒔 𝒅'𝒐𝒏𝒚𝒙. 𝑬́𝒄𝒍𝒂𝒕 𝒅'𝒆́𝒎𝒆𝒓𝒂𝒖𝒅𝒆.

Sans mort, il n'y a pas de vie. En soi, elle est indissociable de l'évolution. Mais ce n'est pas pour autant normal qu'à seulement dix-huit ans, elle fasse partie du quotidien.