Le ton change du tout au tout avec l'arrivée du solennel cortège d'Héraclès agonisant... Le héros est sans noblesse d'âme, et ses lamentations et malédictions sont d'un égoïsme buté, qui ne se soucie pas de "comprendre" la conduite de Déjanire (son épouse), et moins encore de la pardonner. Certes il se présente en chevalier errant, pourfendeur de monstres, redresseur de torts... Mais nous sommes bien loin encore de ce qui deviendra l'apothéose morale d'un bienfaiteur de l'humanité, auquel les dieux ne peuvent qu'ouvrir toutes grandes les portes de leur Olympe parce qu'il aura en quelque sorte complété et corrigé leur œuvre pour faire régner l'ordre dans la création et en extirper le mal et les méchants.
(Introduction à la pièce "les Trachiniennes" de Sophocle, "Les Tragiques Grecs", Livre de Poche)
Toujours, et plus particulièrement dans la Grèce antique, la poésie ne s’est avancée sur les voies qui lui étaient propres qu’en donnant la main, d’un côté à la musique, de l’autre à l’éloquence : elles sont sœurs inséparables, chez Aristophane comme chez Pindare.
(p.79)