Pas encore le jardin, donc, mais un rectangle de terre où resplendissent des plantes qui, par leur beauté impérissable, semblent être, chacune d'elles, la quintessence de leur espèce (l'originelle, la mère, la matrice) : massif d'arums projetant leurs épis phalliques enveloppés d'une spathe vaginale dont le parfum mortuaire nargue les roses aux larges pétales de chou, strélitzias géants arborant leurs folles et sublimes têtes de hérons roux, jasmin sauvage et fuyant cherchant à rejoindre le buisson de pyracantha dont les minuscules fleurs blanches -- avant de devenir d'ardentes baies rouges -- répandent leur senteur poivrée...