Personne, pas même un agent du N.K.V.D, n’aurait pu soupçonner en voyant l’Erma s’éloigner du petit port suédois de Smedslatten qu’elle partait pour un long voyage à travers l’Atlantique. Je ne pouvais moi-même y croire. Ce départ avait tout l’ait d’un pique-nique familial improvisé.
Elle avait l’air d’une bonne vieille dame replète, incapable de traverser en chaloupant la baie de Stockholm, pour ne rien dire de l’Atlantique. Cependant, seize réfugiés estoniens – sept hommes, Cinque femmes et quatre enfants-se trouvaient entassés à bord pour tenter de fuir la domination russe et s’échapper vers l’Amérique.