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Citation de genou


Plaçant dans les bras de Bridgenorth la fille dont la naissance venait de lui coûter si cher, elle le conjura de se rappeler que son Alice ne lui était pas entièrement ravie, puisqu’elle se survivait à elle-même dans l’enfant qu’elle avait légué à ses soins paternels.
– Éloignez-la ! éloignez-la de moi ! s’écria l’infortuné ; je ne veux pas la voir ; ce n’est qu’un nouveau bouton qui a fleuri pour se flétrir bientôt ; et l’arbre qui l’a porté ne fleurira plus.
Ces mots étaient les premiers qu’il eût prononcés ; il jeta presque l’enfant entre les bras de lady Peveril, se couvrit le visage des deux mains, et pleura à chaudes larmes. Lady Peveril ne lui dit pas, Consolez-vous ; mais elle se hasarda à lui pro-mettre que le bouton s’épanouirait et porterait des fruits.
– Jamais, jamais ! s’écria Bridgenorth ; éloignez de moi ce malheureux enfant, et faites-moi savoir seulement quand je de-vrai en prendre le deuil. Le deuil ? répéta-t-il en s’interrompant ; ne le porterai-je pas pendant tout le reste de ma vie ?
– Je prendrai cet enfant pour un certain temps, dit lady Peveril, puisque sa vue vous est si pénible. La petite Alice recevra les mêmes soins que notre Julien jusqu’à ce que sa présence soit pour vous un sujet de plaisir, et non un renouvellement d’affliction.
– Ce moment n’arrivera jamais, répondit le malheureux père. Son destin est fixé ; elle suivra les autres ; mais que la volonté de Dieu s’accomplisse ! Je vous remercie, milady. Je la confie à vos soins, et je rends grâce au ciel de ce qu’il daigne m’épargner la douleur d’être témoin de sa mort. (p29/30)
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