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Critiques de Wes Craig (21)
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Guardians of the Galaxy - The Complete Coll..

Comment dire ? Les auteurs n'ont pas fait dans la subtilité : ça commence par une guerre interstellaire qui fait un tel trou dans le tissus de la réalité que les univers parallèles communiquent les uns avec les autres et que l'espace en vient à s'effondrer sur lui-même. Malgré l'intervention des Gardiens, c'est le chamboule-tout général. Le temps fait des pirouettes. Des aller-retour dans tous les sens : en avant, en arrière et même sur le coté. On finit par s'y perdre surtout quand les grandes Abstractions - La Vie, La Mort - et leur avatars vivants s'en mêlent ! Mais Peter Quill a un plan ! Alors tout s'arrange... ou presque. Presque parce qu'on a quand même droit à un retour supplémentaire de l'ineffaçable Thanos qui ressuscite encore une fois.



Lecture poussive - je crois que je ne suis plus un trop bon client de ce que font Abnett et Lanning dans ces séquelles un peu forcées de l'arc narratif Annihilation. Il m'aura fallu six mois pour en venir à bout. Pas le meilleur de la série. La suite dans Thanos Imperative en lien ci-après.




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Deadly Class, tome 1 : Reagan Youth

San Francisco, 1987. Marcus n'était pas un garçon plus mauvais qu'un autre, à la base ; mais la mort de ses parents, la violence de l'orphelinat, la rue et bien d'autres épreuves de la vie ont fait de lui une bête enragée fort dangereuse. Si vous ne lui cherchez pas les poux sur la tête, tout se passera bien. Par contre, si vous le poussez à bout, vous lui fournirez une occasion en or de déverser son amertume et sa colère. Marcus est capable du pire, il en est conscient. Est-il un psychopathe ? un sadique dépressif ? Peut-être... Comment pourrait-il le savoir ? Il n'a que quatorze ans. Ce dont il est certain, qu'une fois lancé sur la pente du crime, il n'est plus capable de se maîtriser. Pour le policier, le petit orphelin rageux est un ennemi à abattre ; pour le citoyen lambda, c'est juste une fréquentation à éviter, ni plus ni moins. Mais pour Maître Lin, le vieux directeur de Kings Dominion, prestigieuse École des Arts Létaux, il est un diamant brut qui attend d'être taillé pour pouvoir exploiter son potentiel.
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Deadly Class, tome 1 : Reagan Youth

Après les mangas, je commence à me mettre aux bandes dessinées ! (j’adooore découvrir de nouveaux genres livresques, j’aime plutôt bien les graphiques et les illustrations, bon ok, je me suis encore laissée attendrir par sa couverture…😅)



Nous voici donc dans les années 1980, auprès de Marcus, dans les rues de San Francisco. Marcus n’a pas eu une enfance très facile, ni très heureuse et cela lui a permis de devenir un élève parmi tant d’autres dans la seule et unique école spécialisée où tuer devient un art à part entière🏆



J’ai trouvé les personnages assez bien travaillés et ils ont chacun une histoire touchante à raconter malgré le lieu où ils se retrouvent. L’histoire, quant à elle, est plutôt originale, même si le début est un peu trop long à mon goût et que le premier tome ne fut pas un coup de coeur, je pense que cette BD a du potentiel et qu’elle pourrait me plaire par la suite, à voir🤷



En bref, j'ai plutôt bien aimé rencontrer Marcus et ses camarades de classe dans leur aventure rocambolesque où se faufilent drogues et meurtres.


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Deadly Class, tome 1 : Reagan Youth

"Deadly Class T.1" de @Remender (Rick Remender), @WesCraigComics (Wes Craig) et @leeloughridge (Lee Loughridge) chez @UrbanComics



Synopsis Tome 1 :



"Marcus Lopez, fils d'immigrés nicaraguayens et SDF depuis plusieurs années, peine à trouver un sens à sa vie. Alors qu'il pense sérieusement à mettre fin de ses jours, il fait la rencontre de Saya, une mystérieuse jeune fille qui va lui ouvrir les portes de l'Académie Kings Dominion des Arts Létaux. Il découvre alors l'existence d'une école où l'on enseigne aux héritiers de l'élite financière à ériger le meurtre au rang d'art. Marcus a désormais un but dans la vie, il va tuer celui qu'il considère responsable de la mort de ses parents : Ronald Reagan."



Scénario : Rick Remender ;

Dessins : Wes Craig ;

Colorisation : Lee Loughridge ;

Éditeur : Urban Comics ;

Prix : 15.50 € ;



Ce tome 1 peut se décomposer en deux parties : la première vie de Marcus et la seconde vie de Marcus.



Dans la première partie, nous découvrons Marcus, ses origines, sa vie d'avant l'Amérique, ses parents et ce qui l'a malheureusement amené à la rue. En effet, ses parents sont des immigrés du Nicaragua, qui ont fui leur pays et sont venus s'installer aux Etats-Unis, sous la présidence de Ronald Reagan. Par un beau matin ensoleillé, toute la petite famille va se balader et un événement tragique va faire, que notre héros se retrouve orphelin et va poursuivre son enfance dans un orphelinat, qui va se révéler être l'enfer sur terre. Cette tragédie aurait pu être évitée, si l'administration Reagan avait fait correctement son boulot. C'est ce qu'en déduira notre héros et c'est ce qui va devenir son leitmotiv, nourrissant sa haine envers le 40e Président des USA. Nous le retrouvons quelques années plus tard, à la rue, mendiant pour sa survie. Cette vie difficile va le mettre sur la route de flics ripoux qui, sans l'intervention de Saya & Co, aurait signé son arrêt de mort. Cette rencontre va être décisive et c'est ce qui nous amène à la deuxième partie de ce tome 1.



Dans la deuxième partie, Marcus va découvrir un monde auquel il ne s'attendait pas et auquel il ne va pas forcément avoir le profil type. En effet, Saya & Co sont les descendants des plus grandes familles mafieuses du monde et ils étudient à une école très particulière : l'Académie Kings Dominion des Arts Létaux. C'est un peu la "Star Academy" des futurs assassins et psychopathes œuvrant dans le monde entier, à l'insu du commun des mortels. Un joli programme l'attend donc dans ce nouveau monde, bien entouré par ses nouveaux amis. C'est une boutade, en effet, il va être sous les feux des projecteurs et être passé au crible par tous les clans de cette institution et, donc, attiser les convoitises et la haine, car notre héros serait à l'origine d'un événement ayant fait sa notoriété, notoriété qui est remontée aux oreilles du patron de ces lieux. Vous commencez à entrevoir le merdier dans lequel il s'est fourré.



Qu'est-ce que j'en pense de ce tome 1 ? :



C'est une très bonne découverte et j'ai encore bien fait de suivre les avis que j'ai pu lire sur internet et/ou les réseaux sociaux et je remercie donc le @CommisDesComics et l'@etagereimagin entre autre, pour m'avoir fait découvrir cette petite merveille. Dès les premières pages, le lecteur est plongé dans la vie merdique de notre héros et dans tous les déboires qu'il va subir par la suite. Le scénario tient la route, c'est dynamique, accrocheur et intense. Le lecteur est mal-mené du début jusqu'à la fin, pour son plus grand plaisir. Les dessins pourront paraître inachevés, imprécis pour certain, mais c'est ce qui fait l'atout charme de cet opus, car ils sont parfaitement représentatifs du bordel qui éclate à la figure de Marcus. C'est donc une série que je vous invite également à découvrir et j'ai hâte de lire la suite.



Note Tome 1 : 18/20.



Comme toujours, suivez-moi sur les réseaux sociaux ou directement sur ce blog, pour échanger avec votre serviteur et/ou être les premiers avertis lorsque paraît une nouvelle #chronique. Je viens également d'ouvrir un #insta, un compte @Babelio et je suis "Superlecteur" sur IZNEO, pour ce blog à retrouver sous les #nametag : yradon4774 (insta) et Yradon4774 (Babelio et IZNEO).



See you soon sur les ondes...
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The Gravediggers Union, tome 1

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2017/2018, écrits par Wesley Craig (le dessinateur de la série Deadly Class de Rick Remender), dessinés et encrés par Toby Cypress (également dessinateur de la série Retcon, scénario de Matt Nixon), avec une mise en couleurs réalisée par Niko Guardia. Le tome se termine avec une histoire courte (5 pages) en noir & blanc, entièrement réalisée par Wesley Craig (scénario & dessins) afin de servir de présentation du projet de la série.



Sur Terre, à une époque indéterminée, il y avait des créatures monstrueuses et gigantesques dotées de mille yeux, qui étaient nourries par des singes amenant de la nourriture ressemblant à d'énormes larves vertes. Lorsque l'un des singes manifeste son mécontentement ou une forme de rébellion, les yeux regardent ses congénères qui finissent par se tourner contre lui, le massacrer et reprendre leur activité. Au temps présent, les différentes chaînes d'information rapportent des manifestations surnaturelles telles qu'une tempête de fantômes en Arctique, une attaque de zombies à Cleveland, des apparitions de vampires au Brésil et au Congo. Les responsables de l'Union des Fossoyeurs réalisent des déclarations rassurantes indiquant qu'ils maîtrisent la situation. Sur le terrain, les fossoyeurs envisagent la situation d'une autre manière.



Aux États-Unis, un groupe de fossoyeurs est en train de renvoyer à leur tombe, des créatures surnaturelles et des individus revenus à la vie. Ils se battent contre des zombies fraîchement sortis de leur cercueil et contre un golem de déchets. Cette équipe se compose de Cole, Ortiz, Haley, Jo et Rook, ce dernier utilisant la pelleteuse du cimetière, les autres se battant avec des pelles et des pioches, ainsi qu'avec un cocktail Molotov. À l'issue du combat, ils n'ont qu'un seul blessé à déplorer. De retour dans leurs locaux, Cole se change dans leur vestiaire, en manipulant un médaillon avec un sigil. Ortiz vient le rejoindre et ils commencent à papoter, tout en se rendant dans la chapelle attenante. Cole est persuadé que l'augmentation significative du nombre de manifestations surnaturelles constitue un indicateur de quelque chose d'énorme qui se prépare, et il a la conviction que c'est lié à sa fille Morgan. Il est fermement décidé de demander la permission à leur chef d'aller consulter une sorcière pour en savoir plus. Ortiz fait observer que ça va à l'encontre du règlement et que ça s'apparente à aller demander conseil à l'ennemi.



Dans la deuxième moitié des années 2010, l'éditeur Image Comics publie des nouvelles séries à la pelle, à raison de plusieurs chaque mois. En fonction de son degré de curiosité, le lecteur se laisse tenter par telle ou telle série, attiré par le thème ou par un auteur. Il peut éprouver la curiosité de savoir comment Wes Craig s'en sort en tant que scénariste, ou se laisser séduire par la couverture qui promet des affrontements physiques acharnés entre des fossoyeurs armés de pic et de pelle contre des morts-vivants, soit une forme de métaphore sur le métier invisible de fossoyeurs auquel le commun des mortels préfère ne pas penser. Il peut être un peu déconcerté par l'entrée en la matière : 6 pages sans texte intelligible qui installent des grands anciens. La mise en couleurs est de qualité, et les dessins adoptent une forme un peu fruste pour rendre compte d'une époque préhistorique et de créatures tellement monstrueuses que l'œil humain ne peut pas bien les percevoir.



Le lecteur découvre ensuite la dynamique de la série : des créatures surnaturelles reviennent à la vie et constituent un danger pour les vivants, des individus exerçant le métier de fossoyeur protègent le grand public. La dynamique de la série naît du fait que cet équilibre est rompu par l'augmentation du nombre de retours à la vie, et des pertes en vie humaines. Niko Guardia habille les traits encrés de belle manière, avec des couleurs pouvant être appliquées par-dessus, des effets spéciaux discrets, des sortes de trame colorée, évoquant l'utilisation que peut en faire Riley Rossmo. S'il en a la curiosité, le lecteur peut prendre du recul pour dissocier les informations visuelles apportées par les traits encrés et celles apportées par les couleurs, et il constate que le metteur en couleurs apporte plus d'un tiers des informations en termes de textures, de contraste entre les surfaces, d'effets spéciaux, d'ambiance lumineuse et de visualisation des énergies, sous forme de flux comme sous forme de décharge.



En surface, les dessins de Toby Cypress donnent une impression de rapidité d'exécution, avec des formes assez lâches, des traits déliés non jointifs pour détourer une forme, des contours non peaufinés pas toujours très précis, des visages avec les yeux parfois représentés par un point, des cheveux grossièrement représentés de quelques traits, des monstres à l'apparence grotesque au point d'en devenir comiques, pour une vision du monde représenté rapidement sans souci de réalisme ou de précision. Le niveau d'information visuelle fluctue fortement d'une séquence à l'autre. L'artiste peut investir du temps dans la représentation d'un grand nombre de personnages (le premier affrontement dans le cimetière), dans un décor en fond de case (les bancs et le crucifix dans l'église), dans la décoration d'une pièce (celle où la sorcière Morphea reçoit Cole, Ortiz et Haley), dans un environnement (le parc autour d'une riche demeure). Il peut également se contenter de têtes en train de parler dans une case, laissant Niko Guardia donner plus de consistance avec le jeu des couleurs et des trames. La narration visuelle plonge donc le lecteur dans un monde avec une saveur très particulière rendant bien compte des interventions des fossoyeurs et de l'existence des monstres, et dans le même temps il peut avoir la sensation d'être dans un film de série B (voire Z) avec des acteurs un peu caricaturaux, et des plans de prise de vue rendant hommage à ce cinéma de genre.



Les personnages dégagent une forte personnalité, avec la même ambivalence que les environnements et les actions. Le lecteur les identifie facilement grâce à leurs caractéristiques, et il peut voir qu'il s'agit d'êtres humains qui ne sont pas parfaits, dont l'apparence n'est ni celle de mâles virils, musculeux et propres sur eux, ni celle de femmes belles à se damner. Par exemple la sorcière Morphea donne l'impression d'avoir une quarantaine ou une cinquantaine d'années. Elle est bien en chair, avec une tenue vestimentaire un peu folklorique et pas vraiment authentique. Les expressions de son visage montrent à la fois son expérience à répondre aux attentes de ses clients, mais aussi la surprise, et son inadéquation dans des situations d'affrontement physique. Le lecteur prend au sérieux les souffrances de ces personnages, mais dans le même temps, son esprit enregistre la forme de dérision que l'artiste leur applique.



Wes Craig a imaginé une situation de départ très accrocheuse, avec ces ouvriers spécialisés dans la lutte pour éviter la prolifération des morts vivants de différentes espèces, et la nécessité pour les exécutants de terrain de prendre le problème à bras le corps, car leurs supérieurs hiérarchiques dans les bureaux ne se rendent pas compte de la situation de terrain. Il fournit une explication générique pour l'existence de créatures surnaturelles par la présence d'entités évoquant fortement les Grands Anciens de HP Lovecraft. Il introduit également quelques pointes d'humour, à commencer par les sorcières qui se sont spécialisées en conseillers financiers wiccan, ou le golem ayant comme matériau de base des ordures. Il montre que la prolifération de morts vivants est provoquée par les actions d'un ordre de sorcières, à la recherche du troisième sceau. Au cours de l'intrigue, il évoque également la manière dont les riches et puissants recherchent uniquement leur intérêt en n'hésitant pas à s'associer avec des individus aux méthodes criminelles. Le lecteur se laisse donc porter par ce mélange d'aventures au second degré, une intrigue au premier degré, et quelques observations critiques sur le fonctionnement de la société. Il se rend compte que Craig est capable de développer ses personnages dans des directions inattendues. Il a établi que Morgan (la fille de Cole) est une sorcière qui accède au poste le plus important dans sa congrégation, sous la tutelle de Zephon. Or Morgan n'est pas si à l'aise que ça, car elle n'est pas dévorée par l'ambition, mais par une autre motivation. Elle se rend compte que les personnes avec qui la congrégation s'est associée n'ont rien d'admirable ou de respectable, et qu'elle-même n'est pas forcément à la hauteur de ce qu'on attend d'elle, éprouvant un fort sentiment d'imposture.



Ce premier tome plonge le lecteur dans une série sortant de l'ordinaire, avec une intrigue en bonne et due forme et une dynamique efficace. Le lecteur hésite entre prendre le récit au premier degré, ou au deuxième degré, les auteurs jouant sur les 2 tableaux. Il repère des observations sociales, un peu faciles mais dotées d'épaisseur par la condition ouvrière des fossoyeurs et quelques remarques sur les personnages, abordant des états d'esprit inattendus, comme la sensation d'être un imposteur. Dans le même temps, plusieurs éléments du récit restent très dérivatifs, sans acquérir assez de substance.
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Deadly Class, tome 9 : Bone Machine

Ce tome fait suite à Deadly Class Volume 8: Never Go Back (épisodes 36 à 39) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il contient les épisodes 40 à 44, initialement parus en 2019/2020, écrits par Rick Remender, dessinés et encrés par Wes Craig, avec une mise en couleurs de Jordan Boyd.



Zenzele a organisé une rencontre entre Maya Lopez et Saya Kuroki dans une église. Les retrouvailles sont émouvantes jusqu'à l'irruption de deux tueurs de la famille de Saya, commandités par son frère Kenji Kuroki. Le combat s'engage et il est aussi sanglant qu'éprouvant. Une fois le sort des deux tueurs réglés, maître Lin fait son entrée dans l'église, accompagné par deux autres professeurs. Il décrète que Saya doit mourir. Dans un effort désespéré, Maya déclare qu'elle est sa protégée. À l'établissement scolaire King's Dominion, Helmut a décidé de faire la belle, sans rien dire à Tosahwi, son compagnon de chambrée. Il a mis quelques affaires dans un sac et se déplace dans les couloirs, en prenant grand soin d'éviter les surveillants et de ne se faire voir de personne. Dans le même temps, il pense à Brandy Lynn qui a assassinée son amoureuse Petra Yolga, et à Marcus Lopez Arguello qui a regardé le meurtre sans intervenir. Il parvient enfin à l'extérieur sans avoir été repéré, mais il est interpellé par Tosahwi qui l'avait entendu se lever et qui est sorti plus rapidement que lui en empruntant un passage dérobé. Bien évidemment Helmut refuse qu'il l'accompagne, mais Tosahwi parvient à le faire changer d'avis en indiquant qu'il a besoin de son aide pour coincer les répugnants personnages qui ont tué son oncle et sa communauté vivant dans la réserve. Ils volent un van et se mettent en route pour se rendre dans un culte de la mort, celui fréquenté par les parents de Petra.



Helmut et Tosahwa parviennent dans un quartier résidentiel de Sacramento et ils se garent devant l'église. Ils descendent du van et les gens qui se rendent à l'église se montrent très avenants et très normaux, accueillants. Ils pénètrent dans l'église, et regardent la statue du Christ en croix accroché au mur. Ils suivent le mouvement de la foule qui empruntent un escalier qui mène au sous-sol. Les fidèles se regroupent autour d'un rideau de lumière, chacun se félicitant de pouvoir adorer le seigneur Anthromal. Le monsieur qui les a accompagnés referme la porte derrière eux à l'aide d'un cadenas. Les personnes présentes dans la pièce se déshabillent complètement et enjoignent les deux jeunes hommes à faire pareil. Le rideau tombe au sol, révélant la présence de trois personnes nues (deux hommes et une femme) chacun avec une tête de bouc et tenant une épée. Les 3 individus s'avancent vers les fidèles, chacun s'agenouillant en demandant à être sacrifié. Les deux amis se précipitent sur la porte qu'ils ne parviennent pas à ouvrir. Helmut sort sa hache de sa housse et commence à tailler dans le vif, pendant que Tosahwa retourne des grands coups de skate sur ses agresseurs.



Arrivé au neuvième tome, le lecteur sait ce qu'il attend de la série, et il n'est pas déçu. Des combats qui font mal : les dessins présentent une forme d'immédiateté qui fait bien ressortir la violence des coups portés, avec une petite touche d'exagération mi-gore, mi-comique, parfaitement dosée. Le nudiste à la tête de bouc abat son épée sur un fidèle et la case suivante montre une grosse giclée de sang. Helmut manie sa hache et elle est bientôt tâchée de sang, ainsi d'ailleurs que son pantalon et son teeshirt. Tosahwi y va franco pour flanquer des grands coups de skate, d'un large revers. Lors de l'attaque du chalet dans la neige, l'artiste passe à une page de 15 cases pour simuler la rapidité de la succession d'attaques et de parades. Le lecteur reste sans voix devant les moignons de deux avant-bras tranchés net d'un vif coup de katana. Il a l'impression de sentir l'odeur de chair grillée, alors qu'un cadavre se consume sur un feu de camp. Impossible de résister à ce mélange de brutalité au premier degré, de représentation à la fois factuelle et à la fois trop pleine d'entrain pour être uniquement premier degré.



Le lecteur est également venu chercher des moments exagérés, entre drame atroce et ridicule assumé, entre situations à la fois logiques et absurdes. Là encore les auteurs se montrent en verve : Maya ne parvenant pas à s'extirper du cadavre qui repose sur elle et qui l'empêche de bouger, les pratiques du culte sataniste, le cadavre d'un violeur dans un wagonnet du tunnel de l'amour dans une fête foraine, Marcus assis sur le siège des toilettes et plié en deux à cause de la douleur dans un dessin en pleine page, Shabnam & Grogda en train de faire griller des shamallows au-dessus d'un feu de camp, Helmut grimé en fan de Death-Metal norvégien marchant dans la neige avec une hache à long manche, etc. L'artiste est impressionnant dans sa capacité à changer de mise en page, à trouver le bon angle de vue, de passer d'un moment calme à une scène d'affrontement sanglant, servi par une mise en couleurs avec une palette restreinte apportant une ambiance lumineuse souvent expressionniste, sans supplanter les traits encrés des dessins. Les auteurs transcrivent la fougue et l'exubérance de la jeunesse dans ces moments peu réalistes, mais rendant compte de l'état d'exaltation de ces jeunes gens formés à devenir des assassins performants, ayant connu une enfance placée sous le signe de la violence et souvent de la maltraitance.



Le lecteur vient également chercher les moments de prise de conscience de ces jeunes adultes. À l'évidence, Rick Remender sait retrouver les moments de révélation qui cueillent les adolescents alors qu'ils se heurtent de plein fouet aux réalités souvent cruelles de ce monde. Cela commence doucement lorsque Helmut s'en va en catimini de l'institut pédagogique. Les dessins montrent ses déplacements, avec un humour discret et une construction de pages intéressante. Le dessinateur intègre les courbes de l'escalier en colimaçon comme passage d'une bande de case à celle inférieure, et également pour passer d'un bas de case à un haut de case avec le personnage représenté 6 fois dedans à chaque fois quelques marches pus haut. Pendant ses déplacements, il est en train de penser au fait qu'il a choisi de laisser son copain derrière pour qu'il n'ait pas à subir les conséquences de sa prise de risque. Il songe à la cruauté du paradoxe qui fait que lorsque quelqu'un souffre, c'est souvent sa famille qui doit le supporter, qu'il fait souffrir ceux qui l'aiment. Cette réflexion pénétrante est à la fois soulignée et allégée par la case adjacente : deux surveillants à capuche, avec l'un d'eux se demandant dans son esprit pourquoi l'autre ne va pas lui parler, avec des petits cœurs autour du phylactère de pensée. Irrésistible.



En début d'épisode 41, le lecteur découvre le flux de pensée de Marcus. Celui-ci songe au fait que les choses qui importent à une génération seront déformées ou effacées dans le souvenir des générations suivantes, que les seules choses qui laissent une vague empreinte durable sont celles qui font le plus de bruit, c’est-à-dire rarement celles qui importent le plus, ce qui lui rappelle les paroles d'une chanson des Smith où Morrisey chante que la marée du temps vous étouffera. Il se rend compte d'un autre côté que les générations qui suivent n'ont pas d'autre choix que d'enterrer ces choses signifiantes pour la génération précédente, afin de faire de la place pour les leurs, et que celles-ci seront à leur tour enterrées par les générations d'après. Dans le même temps, la narration visuelle montre Marcus marcher dans les rues de San Francisco, racontant comment il rejoint l'institut King's Dominion, installant cette ambiance urbaine particulière, montrant l'isolement du protagoniste, l'accompagnant dans ses pensées solitaires. Après un passage à la fois étonnant, à la fois totalement dans la logique de ce qui précède (un passage par une fête foraine avec la femme obèse, et le politicien menteur), Marcus explique ce qui lui plaît dans Blue Velvet (1986) de David Lynch, en même temps que les dessins montrent la conduite à risque de Maria. En début d'épisode 43, l'artiste montre Marcus passer de pièce en pièce dans le chalet où tout le monde s'éclate, alors qu'il pense à quel point l'esprit humain est ainsi fait qu'il pense que le monde doit obéir à une forme d'ordre et doit avoir du sens, ce qui rend la réalité encore plus douloureuse.



Nul doute que s'il a apprécié les tomes précédents, le lecteur va retrouver l'effet bœuf de cette série. Les jeunes de l'académie King's Dominion souffrent toujours autant de leur parenté. Du coup, leur vie oscille entre les conduites à risque pour oublier quelques instants les conflits psychiques irréconciliables, et entre les affrontements sauvages pour conserver la vie. L'artiste sait créer des pages qui dégagent cette énergie du désespoir, cette volonté farouche de vivre, tiraillé par des contradictions qui doivent être extériorisées. Rick Remender est tout autant en verve, avec des situations énormes hors de contrôle, et des moments libérant une émotion dévastatrice et honnête, faisant penser qu'il puise largement dans sa propre expérience. Il ne reste plus qu'à espérer qu'il y aura un tome suivant.
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Deadly Class, tome 1 : Reagan Youth

Véritable tome d’introduction (...) ce premier opus ne laisse pas indifférent, mais il faudra en connaître plus sur les intentions des auteurs pour se faire une vraie opinion.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Deadly Class, tome 1 : Reagan Youth

Marcus a quatorze ans, il vit dans la rue depuis qu'il a fui l'orphelinat. Il est seul et n'a qu'un seul but, assassiner Reagan qu'il juge responsable de la mort de ses parents. Un soir il est secouru par une jeune fille qui prend tous les risques pour qu'il échappe à la police. Il rencontre alors Maître Lin, le directeur de la deadly class, une école où sont formés des assassins et qui lui propose d'intégrer l'établissement. Commence alors la formation de Marcus. L'idée est intéressante, mais ce premier tome m'a laissée sur ma fin. Le personnage n'a pas évolué depuis le début et les aventures de cet opus ne laissent rien présager de la suite. A voir.
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Deadly Class, tome 8 : Never Go Back

Ce tome fait suite à Deadly Class Volume 7: Love Like Blood (épisodes 32 à 35) qu'il faut avoir lu avant. Il faut impérativement avoir commencé par le premier tome. Il comprend les épisodes 36 à 39 et FCBD 2019, initialement parus en 2019, écrits par Rick Remender dessinés et encrés par Wes Craig et mis en couleurs par Jordan Boyd. Il comprend les couvertures originales de Wes Craig, ainsi que les couvertures variantes réalisées par Kim Jung Gi & Dace McCaig, Daniel Warren Johnson & Jordan Boyd, John McCrea, Mahmud Asrar & Dace McCaig.



Toutes les personnes que Marcus Aguello aime finissent par mourir. Actuellement, il est en train de courir pour échapper au souffle d'une explosion nucléaire qui vient de se produire juste derrière, le champignon atomique s'élevant haut dans le ciel. Il sait bien que dès qu'il commence à s'impliquer, à s'attacher émotionnellement à une personne, ça devient un point de faiblesse, exploitable par des gens mal intentionnés. Le mauvais trip de Marcus continue : semi-transformation en rat obligé de ramper dans des conduits sombres, crâne géant dont émergent des dizaines de serpents géants ondulant, leurs têtes se transformant en celles de Shabnam Viktor, Stephen, Saya, Kelly qui évoquent la fausse sécurité d'appartenir à un groupe, le refus de Marcus de faire semblant d'accepter leurs valeurs et leurs habitudes de vie car il veut rester honnête. Cependant, Marcus émerge dans une ville de banlieue construite pour servir de test à des essais nucléaires, et sa peau devient celle d'un serpent. Billy lui apparaît évoquant l'impossibilité de progresser dans la vie sociale si on ne fonctionne pas comme un sociopathe. Après ce trip sous peyote, Marcus sait ce qu'il doit faire : il doit retourner à l'école de King's Dominion pour achever sa formation et se battre de l'intérieur. Son retour avec Maria remet en cause les plans de Shabnam et ses associés Kelly Grogda, Viktor, Brandy Lynn et Stephen. Maître Lin reçoit Marcus et Maria le jour même leur tirant les vers du nez quant à leur véritable motivation.



Parvenu à l'épisode 36, Rick Remender éprouve le besoin de faire une sorte de résumé des épisodes précédents, sauf qu'il est hors de question de régurgiter à l'identique ce qui a déjà été raconté. Cela prend la forme d'un mauvais trip sous influence, après ingurgitation de peyotl, petit cactus originaire du Mexique contenant plusieurs alcaloïdes dont la mescaline, un puissant psychotrope. Cette forme originale de récapitulation permet au lecteur d'accéder au ressenti du personnage, à la manière dont son inconscient traite ces événements traumatisants survenu à la chaîne. Le lecteur y reconnaît la métaphore de l'adolescence exagérée au travers de cette école d'assassin et de péripéties violentes et hautes en couleurs. Remender & Craig ont choisi de parler des transformations drastiques survenant à l'adolescence sous cette forme imagée, exagérée, divertissante et pénétrante. Marcus se retrouve confronté à l'expression imagée de son inconscient et Wes Craig se déchaîne pour des visions hallucinées : le champignon atomique, les serpents omniprésents, la transformation partielle en rat, le crâne, le cercueil, etc. Le lecteur est impressionné par le degré de coordination entre scénariste et artiste, comme si ces pages avaient été réalisées par une seule et même personne. L'image du champignon atomique évoque la peur de la bombe très présente dans ces années-là, sans que le flux de pensée ou les commentaires n'aient besoin de l'expliciter. La transformation en semi-rat évoque le manque d'estime de soi et l'impression de vivre dans un système qui s'impose à l'individu sans qu'il n'ait d'autre choix que de vivre des miettes, voire des déchets que lui laisse la société, une sorte de sous-citoyen confiné dans cet état. La métaphore du serpent devient plus riche grâce aux dessins, entre une créature qui serpente sournoisement pour avancer, évoquant une absence de rectitude morale, et la mue qui vient avec le changement de peau, sans oublier les écailles qui forment une protection contre le monde extérieur. Wes Craig est en très grande forme et donne à voir les principales thématiques de la série, au travers d'images et de métaphores visuelles saisissantes. Le lecteur sourit en voyant qu'il a droit à une apparition de Ronald Reagan, élément déclencheur des malheurs de Marcus.



Dans un premier temps, le lecteur est un peu décontenancé car le scénariste ne semble pas pressé de saupoudrer son récit de références culturelles à la fin des années 1980, mais il suffit juste d'être patient. Marcus et ses potes vont assister, ou plus participer à un concert de Fishbone, ce qui déclenche des échanges sur l'intégrité des musiciens rock, sur l'honnêteté de leur musique. Il est fait mention d'Harvey Milk (1930-1978) et de la manière dont il a instrumentalisé Oliver Sipple (1941-1989) qui avait sauvé le président Gerald Ford d'une tentative d'assassinat le 22 septembre 1975. Ces références s'avèrent toujours aussi pertinentes, mais finalement peu nombreuses. De toute façon, le lecteur est tellement captivé par l'intrigue qu'il n'était pas nécessaire d'en rajouter. Le temps du retour au bercail est venu. Les cours reprennent avec un exposé sur la première arme chimique (le gaz moutarde), sa première utilisation sur un champ de bataille à Ypres en 1915 et son inventeur Fritz Haber (1868-1934). Puis il est question des plus grands chefs de gouvernement qui ont conservé l'amour de leur peuple tout en en faisant massacrer une partie. À nouveau, les étudiants de King's Dominion sont confrontés à la réalité de la cruauté sans fin de l'humanité, des souffrances infligées aux hommes par leurs semblables. Cela déclenche un écho avec les étudiants ayant trouvé la mort dans les épisodes précédents, dont la silhouette apparaît parfois sous forme de spectre : le contour tracé en blanc du cadavre, comme s'ils hantaient l'inconscient de certains personnages.



Déjà que Shabnam ne maîtrisait pas grand-chose avec ses alliés de circonstance, sa situation empire avec le retour de Maria & Marcus, deux survivants avec une réputation commençant à entrer dans la légende, puisque aucun élève ne parvient à avoir une version claire et vérifiée de ce qu'ils ont vraiment fait, de ce à quoi ils ont vraiment survécu. C'est donc reparti pour des relations tout en tension dramatique et des rapports de force malsains. Il y a bien sûr une comparaison de longueur d'organe entre les 2 groupes la nuit dans le cimetière, une tentative spectaculaire d'assassinat à la cantine, sans oublier une tentative de séduction par Brandy Lynn, l'arrivée d'une jeune demoiselle craquante Jayla, une partie de dominons, la présence en retrait du groupe des afro-américains Final World Order (FWO)… Wes Craig continue de faire preuve d'une inventivité remarquable dans ses planches : un individu qui chute à travers les cases alors qu'il a été poussé dans l'escalier, des petits carrés et disques (comme des gommettes) rouges et jaunes pour rendre compte de l'ambiance dans une boîte de nuit, un découpage de planche en éventail pour montrer l'accélération d'une moto lors d'une course-poursuite, des vues de dessus pour montrer des personnages descendant un escalier, des personnages marchant d'un air décidé vers le lecteur (par exemple Maria & Marcus dans les couloirs de l'école), une planche avec 17 cases pour montrer la rapidité d'une attaque (celle de Brandy Lynn contre Marcus au réfectoire), des pages avec 15 cases, alternant une consacrée à Marcus au concert, l'autre à Viktor se battant, pour montrer la distance qui sépare leur expérience de vie à ce moment. La narration visuelle est à l'opposé d'un découpage pépère, l'artiste la concevant toujours spécifiquement à chaque séquence.



Les personnages sont toujours mus par une violence intérieure inextinguible et entretenue par l'institution King's Domnion, et par la nécessité de se défendre contre un environnement agressif au-delà de toute crédibilité, mais ils ne font pas du sur place. L'expérience psychotrope de Marcus lui permet de passer au-delà de blocages pour aller de l'avant. Viktor est amené à effectuer une mission particulièrement cathartique. Quan, Saya, Brandy, Shabnam doivent aussi surmonter de nouvelles épreuves, et le lecteur observe s'ils se conduisent comme d'habitude, s'ils reproduisent les mêmes schémas comportementaux, ou s'ils ont des réactions différentes. À chaque fois, il garde à l'esprit que la forme du récit exagère les épreuves, toutes sont extrêmement violentes, voire mortelles, mais qu'il s'agit d'une licence d'écriture pour évoquer des émotions et des motivations tout à fait réelles. Le lecteur est fasciné par ces jeunes déchaînés, pouvant exprimer l'intensité de leur émotion par une violence sans retenue, et même nécessaire pour pourvoir survivre, par leur liberté et à la fois les principes moraux inconscients, souffrant avec eux pendant les combats, et en imaginant le prix psychique à payer pour de telles épreuves.



Les tomes de Deadly Class se suivent et gagnent à chaque fois en richesse, pas seulement du fait du développement de l'intrigue. La coordination entre dessinateur et scénariste continue d'augmenter au point de donner l'impression de l'œuvre d'un seul et unique créateur. Wes Craig fait preuve une inventivité spectaculaire, sans rien sacrifier de la lisibilité, toujours au service de raconter l'histoire, jamais pour le plaisir d'être démonstratif. Rick Remender est toujours au sommet de son art : un dispositif divertissant par sa violence et ses actions spectaculaires, ses personnages hauts en couleurs et si humains, une métaphore sur les mécanismes de défense psychiques contre les agressions et les traumatismes, une introspection tout en aventure.
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Deadly Class, tome 1 : Reagan Youth

Il s'agit du premier tome d'une série indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2014, écrits par Rick Remender, dessinés et encrés par Wes Craig, avec une mise en couleurs de Lee Loughridge.



L'histoire se déroule en 1987, à San Francisco. Marus Lopez Arguello est un adolescent qui vit dans la rue. Il a perdu ses parents dans un accident tragique et dérisoire, cause directe d'un choix de gestion de l'administration de Ronald Reagan. Il vit de menus larcins, côtoie les SDF, fréquente la soupe populaire et dort à même le trottoir.



À l'occasion de la procession du jour des morts (en novembre), il se retrouve impliqué dans un coup de filet de la police. Il reçoit l'assistance d'un groupe de jeunes de son âge, organisés et violents dont la belle Saya sur sa moto, et Willie Lewis qui l'a prévenu dans la foule. Cette première rencontre aboutir à l'assassinat d'un policier et à la proposition d'intégrer une école d'assassins appelée Kings Dominion Atelier of the Deadly Arts (dirigée par Maître Lin).



Dans l'introduction, David Lapham explique que Rick Remender a certes imaginé une intrigue mélangeant suspense, action et violence, mais qu'il a avant tout su recréer une époque, avec ses références culturelles (les groupes de musique de l'époque) et un état d'esprit (celui des lycéens manquant d'assurance, souffrant de solitude, se mettant à l'écart du reste du groupe, etc.). Dans la postface, Rick Remender donne quelques éléments biographiques, expliquant que les déménagements réguliers l'ont contraint à répéter ce schéma dans lequel il se retrouvait dans la position du nouveau devant intégrer un établissement où les élèves se connaissent déjà. L'occurrence la plus difficile est quand il est passé de skater dans une grande ville, à une petite bourgade de campagne.



Remender réussit un amalgame impressionnant entre les comportements adolescents et un récit d'action musclée et brutal. L'intégration de Marus se fait à marche forcée, au milieu de d'adolescents ayant à cœur de montrer leur dureté et leur cynisme (donc en conspuant et raillant le nouvel arrivant), tout en n'étant pas sûr d'eux. Il sait mettre en scène avec intelligence les comportements hérités des parents, le sentiment d'appartenance, le poids des conventions de leur classe sociale et ethnique, la manière heurtée de faire connaissance entre 2 adolescents (chargée d'émotions et d'élans non maîtrisés).



Craig Wes conçoit des dessins de nature réaliste avec des exagérations de nature expressionniste, éloigné de l'esthétique des superhéros. Pour commencer, il y a des personnages de toute morphologie, de toute ethnie, et les adolescents ressemblent vraiment à des adolescents, pas à de jeunes adultes, ni à de grands enfants. Craig exagère de temps à autre les expressions des visages pour mieux mettre en évidence l'intensité des émotions ressenties par les personnages. De même il accentue un geste au-delà du réalisme pour montrer la vivacité d'un adolescent, mais aussi la focalisation de sa concentration dans ce seul geste, ce seul mouvement. Wes Craig s'avère un dessinateur idéal pour donner corps au thème principal du récit. Il transcrit à merveille l'attitude des adolescents se donnant un genre pour masquer l'inconfort qui accompagne cet âge.



Du fait de la nature de l'intrigue, Remender dépeint également des comportements agressifs, et à risque. En particulier, à l'occasion d'une escapade, Marus lèche des buvards de LSD en quantité. Il s'en suit un trip hallucinogène, rendu avec un savoir-faire impressionnant. Remender et Wes trouvent le ton juste pour rendre compte des hallucinations, des remarques déplacées et absconses proférées à haute voix, de la logique intérieure du personnage, du trouble de sa perception allant de déformations visuelles à une logique délirante. Les auteurs rendent compte avec une incroyable justesse de la sensation de défonce, du fonctionnement perverti du cerveau, du côté psychédélique (impression que des facettes de la réalité se dévoilent soudain grâce à un fonctionnement amélioré des sens), sans omettre la paranoïa latente à avoir l'impression de voir des choses dissimulées, de faire se relier des faits, d'accéder à une réalité supérieure interdite au commun des mortels.



"Deadly class" reste avant tout une histoire d'action, avec un centre de formation d'un genre très particulier. Quand les élèves sont envoyés en travaux pratiques, les citoyens innocents en pâtissent. La première épreuve pratique consiste à assassiner un SDF qui l'aurait mérité du fait de crimes commis dans sa vie passée. Remender montre toute la difficulté de passer à l'acte, de s'assurer d'avoir bien tué sa victime, de prendre toute la mesure de la transgression effectuée. Il ne glorifie pas la violence, il ne fait pas de ces voyous des héros. Le lecteur prend en sympathie ces jeunes mal dans leur peau, et utilisés par des adultes, mais il ne peut pas cautionner leurs crimes.



Lorsque la violence éclate, Wes Craig prend soin de montrer que les individus ont conscience de la nature de leurs actes, qu'ils hésitent avant de commettre l'irréparable, et qu'une fois portés les coups occasionnent des blessures qui ne guérissent pas magiquement d'une case à l'autre. La violence a des conséquences sur les individus et laisse des séquelles, tant physiques que psychiques.



Rick Remender et Wes Craig ont créé une série originale, avec un élément romanesque un peu gros (une école d'assassins pour adolescents), et des personnages agissant vraiment comme des adolescents. L'intrigue est rapide et l'action est violente. Les actes ont des conséquences, et le meurtre n'est pas réduit à une simple prouesse physique. Les dessins sont précis et expressifs, avec une mise en page innovante quand la séquence le réclame; chaque scène bénéficie d'une tonalité chromatique particulière, déclinée avec intelligence par Lee Loughridge, là encore dans un registre éloigné de la simple pyrotechnie infographique. Cerise sur le gâteau : le lecteur apprend en quoi Ronald Reagan est responsable de la situation de Marcus Lopez Arguello.
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Deadly Class, tome 1 : Reagan Youth

Une très très belle découverte, avec un Rick remender qui dévoile une autre facette de son talent. Une série que l'on espère bientôt traduite.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Massacre à la tronçonneuse

Suite directe de l'excellent remake en film " Massacre à la tronçonneuse " de Marcus Nispel ( La fille qui coupe le bras de Leatherface et tue Hoyt témoigne de ce qu'elle a vécu et le FBI enquête dans cette ville de bouseux ) ce comics contient tous les éléments pour passer un bon moment !

On reste totalement dans l'esprit du film, les dessins sont très bons, les persos charismatiques, le scénario sans faille et l'ambiance angoissante à souhait.

Pour tous fans d'horreur et surtout de ce film, un pur bonheur !
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Kaya, tome 1

Premier tome agréable à découvrir où on suit un duo atypique et sympathique dans un univers fantastique original et coloré.

Les dessins ont du pep's, ils sont modernes et accrocheurs.

L'histoire se laisse découvrir avec plaisir aussi et aiguise la curiosité.

Ça donne envie de lire la suite !
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Deadly Class, tome 1 : Reagan Youth

Joss Whedon, que les plus jeunes de nos lecteurs ne connaissent probablement hélas que par l’intermédiaire des baudruches Avengers, avait eu l’idée, il y a 18 ans de ça ( !!), de se servir des frustrations de l’âge ingrat du lycée pour nourrir une série TV devenue rapidement culte, Buffy Vampire Slayer. Aujourd’hui Rick Remender reprend peu ou prou le concept sauf que, exit les bestioles démoniaques remplacées par des adolescents dysfonctionnels à qui l’école va apprendre…à tuer ! Marcus, protagoniste principal de Deadly Class, est un jeune homme devenu SDF qui va se voir approcher par un énigmatique vieil homme afin de rejoindre d’autres marginaux comme lui (enfin pas tout à fait comme lui mais passons) au sein de Kings Dominion une fabrique d’assassins en puissance. Lire Deadly Class après le Gotham Academy (chez le même éditeur, chroniqué il y a peu chez nous) c’est un peu comme regarder Fight Club après le Harry Potter : une bonne grosse claque dans la gueule qui vous remet les idées en place. Plus que le scénar’ qui, si futé et bien rythmé, aligne pas mal de lieux communs, c’est le graphisme et le découpage du canadien Craig qui sont bluffants. De trouvailles graphiques délirantes (les passages où le héros est sous l’influence de drogues, avec un caméo de Hunter Thompson version Depp) en narration vertigineuse (certaines cases et planches m’ont même fait penser à Gianni De Lucca que Craig ne doit pourtant probablement pas connaître -mais vous si si vous êtes des fidèles du coin-), ce premier TPB est une petite bombe à retardement qui, on l’espère, va exploser par la suite !. Et la B.O qui va bien avec: http://bobd.over-blog.com/2015/10/la-classe-mortelle-deadly-class-vs-gotham.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..
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Deadly Class, tome 1 : Reagan Youth

Ce premier tome de Deadly Class contient les épisodes #1 à #6, initialement parus en 2014, écrits par Rick Remender (Fear Agent, The Last Days Of American Crime, Black Science), dessinés par Wes Craig et mis en couleurs par Lee Loughridge.



L’action se déroule à San Francisco en 1987 et invite à suivre les pas de Marcus Lopez. Après avoir perdu ses parents dans un accident tragique et s’être enfuit de l’orphelinat, le jeune adolescent vit au jour le jour dans la rue. Au moment où tout espoir d’avenir meilleur l’abandonne, une jeune femme lui propose d’intégrer « L’École Kings Dominion des Arts Létaux », une académie secrète et un peu spéciale qui transforme ses élèves en assassins hors-pair. Si la survie dans la rue en tant que SDF n’était pas évidente, le jeune immigré doit maintenant affronter des camarades de classe issus de milieux criminels et entraînés au meurtre… voilà qui n’est pas gagné d’avance.



Comme d’habitude, Rick Remender propose une intrigue qui démarre sur les chapeaux de roues et un récit jouant pleinement la carte de l’action. Partant d’un concept original et mêlant avec brio violence, sexe, drogue et suspense, l’auteur invite à suivre le comportement d’adolescents pas vraiment comme les autres. Le fait de situer son récit dans un lycée consacré au meurtre et gangrené par l’adversité entre les différents clans ethniques, permet à l’auteur d’aborder le thème de la violence à l’école de manière décalée dans une Amérique des eighties… celle de Ronald Reagan et des lycées qui commencent à s’équiper de portiques de sécurité…



Visuellement, le travail de Wes Craig et de Lee Loughridge est remarquable. Le découpage nerveux et le trait dynamique contribuent à insuffler beaucoup de rythme au récit. Ajoutez à cela des personnages particulièrement expressifs et une capacité à brosser le portrait d’adolescents avec grande justesse et vous obtenez un graphisme d’une efficacité redoutable, qui insuffle beaucoup de personnalité à la saga. De plus, l’auteur n’hésite pas à varier les styles selon les besoins du scénario, accompagnant ainsi avec brio son personnage principal lors d’un trip halluciné à Las Vegas.



Une excellente mise en bouche et une offre découverte à 10 euros dont vous auriez tort de vous priver !


Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Deadly Class, tome 1 : Reagan Youth

Bien que certainement plus âgé que le public cible de cette bande dessinée, j'ai apprécié les qualités scénaristiques et visuels de cet album.

Les deux premiers chapitres restent un peu en deça du reste de la BD mais à part ça, les dialogues acides, la noirceur du dessin et le rythme soutenu en font une excellente découverte 2015.

A suivre.
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Deadly Class, tome 1 : Reagan Youth

San Francisco en 1987, Marcus est un jeune orphelin SDF, fils d'immigrés nicaraguayens.

Il peine à survivre dans la rue, d'autant plus qu'il est poursuivie par la police. Un jour un groupe d'ados lui vient en aide et une nouvelle vie lui est proposée : devenir élève à l'Académie Kings Dominion des Arts Létaux. Une école qui forme de jeunes tueurs à gage.



Un nouveau comics pas mal du tout ! Beaucoup d'action, un personnage torturé, marginal, mélancolique, vraiment intéressant.

Le dessin est plutôt expressif, les couleurs sont vives et installent rapidement le lecteur dans l'atmosphère du récit...

Une très bonne lecture !
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Deadly Class, tome 1 : Reagan Youth

Comic conseillé par l’une de mes bibliothèques (ouais, j’en ai plusieurs). Au début, j’étais perplexe – peut-être à cause du format, pas habituel, des petites cases, un dessin réduit, beaucoup de texte, un découpage qui réclame une certaine attention – j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire. Et puis au fur et à mesure, j’ai accroché. Pas à tout mais j’ai accroché quand même. Pourtant j’ai toujours un peu de mal avec le côté sex drug and rock’n roll (et je devrais ajouter murder), trop toujours la même chose à mes yeux. Mais là, grâce au dessin absolument magistral, ça passe crème comme dirait la génération Z (question : comment appellera-t-on la génération qui suivra la génération Z, on ajoute des primes après, genre A’ ou on double les A, voire on change d’alphabet, je sens que je ne vais pas arriver à dormir ce soir).

J’ajoute que certains dialogues sont savoureux également. Après la tendance du récit à virer au carnage devient fatigante à la fin, même si la chorégraphie des combats reste somptueuse. Malgré cela, un très bon comic quand même, je mets donc 5 étoiles aux recommandations des bibliothécaires.

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Deadly Class, tome 1 : Reagan Youth

J’ai découvert deadly class avec la série, malheureusement annulé au bout de seulement une saison. Après quelques recherches, j’ai découvert la BD d’où est tirée cette série et j’ai eu envie de voir si elle me passionnerait autant. Alors que d’habitude je ne suis pas fan des illustrations, ils correspondent parfaitement au thème de l’histoire que j’en suis venue à apprécier le coup de crayon de l’artiste. J’ai été vite prise dans cet univers qui est plus sombre que la série. Ici, la violence physique et psychologique est plus présente. L’auteur nous plonge dans les plus noirs côtés de l’humanité et ses conséquences sur les adolescents, traumatisé par tant d’horreur. Chacun d’eux réagit différemment aux éventements et nous amène à nous poser des questions sur notre propre réaction face à de tels dangers.
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Deadly Class, tome 9 : Bone Machine

Ce nouveau volume devient ainsi l’occasion de boucler certaines intrigues et d’en réactiver d’autres, centrales : celles de Marcus et Saya au premier chef.
Lien : https://www.actuabd.com/Dead..
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