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Critiques de Weston Cage (1)
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Voodoo Child, Tome 1 : Théâtre d'ombres

Décembre 1860, le manoir de Mason Moore, sympathisant nordiste, est pris d’assaut par une bande de sécessionnistes. Dans la bataille, le fils de Moore est grièvement blessé par Bussard et ses acolytes. Grâce à l’intervention d’un bocor, le jeune homme est cependant maintenu dans un long sommeil de semi-mort.



En 2005, quatre mois après le passage de l’ouragan Katrina, la Nouvelle-Orléans est frappée par une violente guerre des gangs et une série de disparitions inquiétantes. Les inspecteurs Robert Julien et Rebecca Land se retrouvent devant autant de gangsters morts que de gamines noires disparues et leur enquête ne semble mener nulle part. Jusqu’au jour où leur chemin croise celui d’un jeune homme pas réellement humain : Voodoo Child !



Fusion Comics, concept éditorial né de l’association des éditions Soleil et Panini Comics, continue d’afficher des grands noms de la littérature et du cinéma sur les couvertures de ses albums. Après Stephen King (La Tour Sombre), John Woo (John Woo), et Guy Ritchie (Game Keeper), c’est maintenant au tour de Nicolas Cage de signer une production en compagnie de son fils Weston. En l’occurrence, l’acteur américain qui a un tatouage de Ghost Rider sur le bras et prénomma un de ses fils Kal-el, s’avère être un fana de comics. Si Voodoo Child est issu de l’imagination des Cage père et fils, la série est scénarisée par le Britannique Mike Carey (Hellblazer, X-Men) et dessinée par l’artiste indien Dean Ruben Hyrapiet (Snake Woman).



Le récit démarre à l’aube de la guerre de Sécession, peu de temps après la victoire d’Abraham Lincoln à l'élection présidentielle de 1860 qui entraîna dans la sécession sept États du Sud. Ce prologue, situé dans un cadre historique, sert principalement à introduire l’élément fantastique de l’histoire. Le résultat est cependant peu crédible et la mise en place des protagonistes beaucoup trop précipitée. En situant la suite du récit dans un univers post-Katrina plus contemporain, les auteurs plongent le lecteur au sein d’une enquête policière qui a du mal à sortir des sentiers battus. A l’instar d’un Spawn, Gabriel Moore revient d’entre les morts dans un monde qui a fortement évolué et au sein duquel il se lance dans une quête vengeresse. Le protagoniste principal n’arrive cependant pas à la cheville du divinement torturé lieutenant-colonel Al Simmons et les inspecteurs Land et Julien font bien pâle figure par rapport à Sam & Twitch.



Le cadre de la Nouvelle-Orléans est non seulement propice à l’élaboration d’un polar baignant dans le vaudou, mais permet également d’effleurer le thème du racisme et de livrer une critique acerbe de la gestion calamiteuse de cette catastrophe qui a dévasté la Nouvelle Orléans, le Mississippi et l'Alabama. Si le personnage de Gabriel Moore est fictif, de nombreux acteurs sont empruntés au monde existant. Le Baron Samedi, esprit de la mort et de la résurrection, est ainsi un personnage clé de la croyance vaudou. Le maire de la Nouvelle-Orléans (Ray Nagin), le gouverneur de la Louisiane (Kathleen Blanco) et le président des Etats-Unis (George Bush) étaient les autorités en fonction lors du passage du cyclone. Les auteurs ne manquent pas de critiquer leur rôle durant le drame, ainsi que la lenteur du déblocage de fonds pour secourir les victimes. Ces aspects sont néanmoins trop peu développés pour rendre le tout réellement intéressant.



Graphiquement, les couvertures du talentueux Ben Templesmith (Fell, 30 jours de nuit, Criminal macabre, Silent hill) valent le coup d’œil. Le dessin de Dean Ruben Hyrapiet parvient à installer une ambiance lugubre et inquiétante assez réussie. L’encrage et une colorisation trop lourde font cependant disparaître de nombreux détails dans les différentes vignettes et sont la cause d’une mise en image souvent trop sombre pour être véritablement agréable.



Malgré une atmosphère efficace, le contexte historique n’est pas assez exploité, la mise en place est trop confuse, les protagonistes tombent comme un cheveu dans la soupe et l’intrigue ne casse pas trois pattes à un canard. Si le titre éponyme de la chanson de Jimi Hendrix parvint à décrocher la première place au hit-parade, la première partie de cette œuvre laisse présager d’un succès plus mitigé pour ce comics.
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