Je répète qu'on a envie de se promener dans les tableaux de Giorgio De Chirico ; villes de somptuosité, dirai-je, et d'harmonie ; villes qui nous troublent tout de même, car elles paraissent avoir l'indifférence d'une chair qui ne se sentirait point vivre ; et déjà cette perfection qui engageait au repos et à de paisibles bonheurs semble appeler la mort ; et parce qu'il est homme à la conscience orgueilleuse, le peintre assombrit l'horizon d'une menace glauque.
(René Crevel, "Merci, Giorgio De Chirico", dans Disque Vert, n°3, décembre 1923.)