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Citation de Cielvariable


Quand le chariot de Zouga Ballantyne parcourut en grinçant les derniers kilomètres de la piste de terre rouge défoncée qui le séparaient du kopje, celui-ci était déjà à moitié démoli, rongé comme un fromage par des asticots, mais des hommes grouillaient encore sur ce qu’il en restait. En contrebas, dix mille âmes – des Noirs, des Blancs, des gens à la peau brune – campaient dans la plaine poussiéreuse. La fumée gris sale de leurs feux domestiques troublait le ciel bleu de Chine. Les chercheurs de diamants avaient presque dénudé la plaine à des kilomètres à la ronde pour alimenter ces feux avec les beaux alhagis.

Le camp se composait de tentes sales et usées par le mauvais temps, bien que déjà des baraques en tôle ondulée laborieusement acheminée de la côte aient été construites à la hâte. Certaines, approximativement alignées, formaient les premières ébauches de rues.

Elles appartenaient aux acheteurs de diamants, qui, récemment encore, vagabondaient d’une mine à l’autre, mais avaient jugé profitable d’ouvrir boutique de façon permanente sous les restes du kopje Colesberg. Selon les toutes nouvelles lois sur les diamants de l’État libre des Boers, chaque acheteur patenté était obligé d’afficher son nom de manière visible. Ils le faisaient en accrochant une enseigne peinte de lettres grossières sur le petit bureau en tôle, mais la plupart ne s’en contentaient pas et hissaient au sommet d’un mât une banderole disproportionnée, au motif extravagant et voyant, pour avertir les chercheurs de leur présence. Ces drapeaux donnaient au camp une allure de fête foraine.
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