1° L’ascétisme peut n’être que la réaction d’un tempérament énergique, dégoûté d’une vie trop facile.
2° La sobriété dans le boire et le manger, la simplicité dans le vêtement, la parfaite chasteté, et d’une façon générale la sévérité à l’égard du corps, résultent souvent de l’aspiration à la pureté morale, qui repousse toute sensualité.
3° Ces renoncements sont aussi des fruits de l’amour, quand ils apparaissent à l’individu comme des sacrifices qu’il est heureux de faire à son Dieu.
4° Les mortifications et les tourments que s’impose l’ascète peuvent provenir d’un mépris de lui-même, auquel s’associe la croyance théologique à l’expiation. Il a l’impression qu’il rachète ses fautes et qu’il évite ainsi, par ses souffrances présentes, des tortures bien plus terribles dans l’avenir.
5° Chez les névropathes, ces mortifications résultent d’une obsession tout à fait irrationnelle, d’une sorte d’idée fixe qui les harcèle comme un défi. C’est seulement en s’y soumettant que l’individu retrouve sa paix intérieure.
6° Enfin, l’ascétisme peut, dans des cas plus rares, être suscité par une véritable perversion de la sensibilité, qui change en plaisirs certaines douleurs.