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Citation de fanfan50


Nous avons tiré le numéro trois ce soir-là. Lorsque le manuscrit qui lui correspondait a été montré à l'auditoire, il s'est avéré que mon tour de lecture était revenu.
- Je peux, à défaut d'autre chose, te proposer un peu de variété ce soir, dis-je à notre aimable invitée. Ce n'est pas une histoire sortie de ma plume, mais la copie d'une correspondance très insolite que j'ai trouvée dans mes archives professionnelles.
Le visage de Jessica se rembrunit.
- Mais est-ce qu'il y a une histoire là-dedans ? demanda-t-elle, assez fâchée.
- Il y a une histoire, rassure-toi, répondis-je, une histoire bien plus légère que toutes celles que nous avons lues jusqu'à présent, et qui pour cette raison qu'elle tranche avec les autres et n'accable pas l'auditeur, recevra ton approbation, même si ses autres qualités te laissent indifférentes. J'ai obtenu l'original de cette correspondance, il faut le préciser, des bureaux de la Police criminelle de Londres.
Le visage de Jessie s'éclaira.
- Le début est prometteur ! dit-elle.
- Il y a quelques années de cela, continuai-je, les autorités voulurent accroître en nombre et en efficacité les effectifs de la Police criminelle, et l'on me fit l'honneur de me consulter, à titre privé, sur ce sujet. Le principal obstacle à la réalisation de ce plan, c'était de trouver de nouvelles recrues. Dans les rangs inférieurs de la police de Londres, les hommes sont sobres, fiables et courageux, mais ils manquent collectivement d'intelligence, hélas. Sachant bien cela, les autorités prirent en considération un projet qui faisait très joli sur le papier : ils essayèrent de s'attirer les compétences de cette classe d'individus réputée pour sa finesse, les clercs d'avocat, pour peu qu'ils aient de l'expérience. Parmi ceux à qui l'on demanda leur avis sur la question, je fus le seul à ne pas approuver ce projet. J'avais la certitude que les clercs qui jouissent d'une vraie expérience, ceux à qui l'on confie les enquêtes privées et la recherche de preuves, ceux-là étaient trop bien payés et trop indépendants dans leurs bureaux respectifs pour souhaiter intégrer les rangs de la police criminelle et se soumettre à la sévère discipline de Scotland Yard. J'émis même l'hypothèse que seuls les clercs d'une étoffe inférieure, ceux en qui l'on ne devait pas avoir confiance, auraient envie de présenter leur candidature. On ne tint pas compte de mon avis, et l'on fit quelques tentatives de recrutement parmi les clercs. Le résultat, bien sûr, m'intéressait, et au bout d'un moment, je demandai des nouvelles de l'expérience. En guise de réponse, l'on m'envoya les originaux des lettres dont je vais maintenant vous lire les copies. On ajouta d'ailleurs que la correspondance en question était le fidèle reflet des résultats qu'avaient donnés les autres recrutements. Ces lettres m'amusèrent fort, et j'obtins le droit de les faire copier avant de les renvoyer. Vous allez maintenant entendre, de sa bouche même, l'art et la manière avec lesquels un certain clerc d'avocat réussit à conduire sa première enquête, et comment les membres ordinaires de la police criminelle purent l'aider dans ses débuts. (pages 228 à 230)
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