En manipulant ces affects primordiaux, en remplaçant l'élan vital par la consommation, la rencontre par l'écran, la plénitude par la jouissance, l'espèce s'est certes protégée du danger, mais elle oublie peu à peu l'excitation de l'attente, l'euphorie de la découverte. l'émerveillement, le contact avec autrui, la confrontation directe avec l'environnement; tout ce qui a fait descendre Sapiens du baobab pour traverser la savane. Au bout du compte, l'Alter offre à une humanité désincarnée un monde sanctuarisé qui ne regarde l'extérieur que par son reflet projeté et déformé, une version toxique de la caverne de Platon.