AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Yoshitaka Amano (7)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Sandman : Les chasseurs de rêves

Sandman - Les chasseurs de rêves est le fruit issu de la rencontre entre deux figures hors du commun, que tout semble opposer tant sur le plan artistique que culturel : Gaiman est un occidental et surtout un écrivain spécialisé dans la littérature fantastique ; à l’inverse, Amano est une personnalité japonaise renommée dans le monde du jeu vidéo, un illustrateur qui a réalisé de nombreux travaux pour la franchise Final Fantasy.



Pour Neil Gaiman, il est question ici de réécrire le conte japonais « La Renarde, le Moine et le Mikado de toutes les nuits rêvées », ce qu’il fait de manière convaincante en confirmant, s’il en était besoin, qu’il a beaucoup de talent pour raconter des histoires fabuleuses débordantes d’imagination. Pour la circonstance, il a dû bien sûr se documenter sur le folklore japonais ainsi que sa mythologie, où il a pioché ce dont il avait besoin. Quant à son écriture, elle est la synthèse de ce qu’on apprécie dans le conte : un style sans fioritures, simple, léger, sans aucun mot superflu et avec beaucoup d’images (un ciel de couleur prune, une lune énorme et argentée par exemple).



En parallèle, le travail du japonais n’est pas en reste, et son coup de crayon se prête à merveille à un Japon imaginaire, onirique et lointain. Les personnages comme les décors sont soignés, sans oublier les créatures, comme le Baku, une sorte de petit éléphant mythologique japonais (voir le dessin d’Hokusai ou d’autres pour le visuel), qui est peu commun et aspire les mauvais rêves avec sa trompe. Concernant les couleurs, elles sont savamment dosées mais avec une prédominance pour les couleurs sombres malgré tout. D’autre part, on remarque une texture brumeuse typique de l'atmosphère du rêve.



Ensuite, Sans trop en dire sur l’histoire, celle-ci exploite la thématique du rêve : c’est un moine solitaire qui vit dans un temple et qui se retrouve confronté à de multiples dangers, à une époque pleine de créatures de toutes sortes, d'esprits bons ou mauvais. C’est d’ailleurs l’un de ses mauvais esprits qui conclue un pacte avec l’ennemi du moine : au bout de trois rêves effectués, le moine mourra. Heureusement, c’est sans compter sur l’amour d’une renarde qui choisit de se sacrifier en choisissant de rêver le troisième rêve à sa place, sacrifice rendu possible grâce à l’utilisation d’une statuette. Fondamentalement bon, le moine n’hésite pas une seconde pour partir arpenter le pays et faire tout son possible pour sauver la renarde, et cela jusqu’à rencontrer le fameux roi des rêves, dessiné dans un style plutôt gothique par ailleurs.

Au cœur de cette histoire d’amour, on trouve des animaux d’autant plus protecteurs qu’ils pressentent les périls invisibles aux hommes. L’homme est sensible à toute vie animale et inversement, ce qui n’est pas sans rappeler un certain aspect du bouddhisme ou la pensée de certains auteurs japonais, je pense notamment à l’auteur d’Haikus, Issa.



Au final : un texte très beau associé à des illustrations vraiment hallucinantes, voilà ce que nous propose cet album fort appréciable.
Commenter  J’apprécie          111
Sandman : Les chasseurs de rêves

Il existe 2 versions des "Dream Hunters" : celle en prose avec des planches d'illustration de Yoshitaka Amano (parue en 1999), et l'adaptation en comics avec des dessins de P. Craig Russell (parue en 2009). Ce commentaire concerne l'adaptation en comics. Après avoir lu 2 livres de Neil Gaiman (American Gods et De bons présages), je me suis dit que ces romans n'étaient pas faits pour moi et qu'il valait mieux que j'en reste aux comics ; c'est pourquoi je n'ai pas lu la version de "Dream Hunters" en prose de 1999. Quand j'ai su que c'était Philip Craig Russell qui se chargeait de l'adaptation en comics, j'ai su que je replongerai avec plaisir dans le monde de Morpheus. Gaiman et Russell ont déjà travaillé ensemble pour un épisode de Sandman intitulé Ramadan (dans The Sandman: Fables and Reflections), un épisode de Death (dans The Sandman: Endless Nights) , une adaptation d'une nouvelle de Gaiman (dans Murder Mysteries) et l'adaptation d'un roman de Gaiman Coraline.



Dans "Dream Hunters", un blaireau et une renarde font le pari de forcer un moine bouddhiste à quitter son temple dont il est le seul occupant dans la montagne. L'histoire se déroule dans un Japon moyenâgeux. La renarde tombe sous le charme de ce moine serein et elle surprend la conversation d'esprits envoyés par un onmyoji pour piéger le moine. Elle demande l'aide du Renard maître des Rêves.



"Dream Hunters" est raconté sous la forme d'un conte. On reconnaît immédiatement la patte de Neil Gaiman qui inclut un passage où le moine raconte une histoire dans l'histoire. Le thème principal est celui de la force inéluctable du destin et de la capacité des êtres à user de leur libre arbitre à l'intérieur de ce cadre rigide. Et Neil Gaiman insère très adroitement deux références à l'univers de Morpheus : Cain et Abel, et une variation sur les 3 sorcières.



Le travail de transposition de P. Craig Russell est admirable. À la lecture, il est impossible de deviner qu'il s'agit d'une adaptation si on ne le sait pas. Ses illustrations sont exquises comme d'habitude. Il a effectué un travail de mise en page d'une rigueur exceptionnelle en ne jouant que sur des rectangles mais disposés de manière à ce qu'ils se répondent d'une page à l'autre. Chaque scène repose beaucoup sur les décors et ses évocations des paysages naturels du Japon doivent autant aux gravures d'époques qu'à une grande intelligence des promenades dans un parc naturel mettant en valeur chaque site. À ce titre, le voyage du moine dans le pays des rêves pour accéder à Morpheus dégage à la fois une sensation de voyage périlleux, les sentiments de sérénité et détermination du moine et le merveilleux propre à cette contrée. Chaque personnage est doté d'une identité visuelle forte et unique et chaque posture apparaît à la fois naturelle et elle traduit le sentiment intérieur de l'individu.



Cette histoire est très facile à lire du fait sa linéarité et de sa forme de conte. Elle aborde des sujets tels que la prédestination et la peur de vivre. Elle peut être lue même si vous ne connaissez rien à la série Sandman. Et les illustrations à elles seules méritent 5 étoiles.
Commenter  J’apprécie          50
Sandman : Les chasseurs de rêves

Une superbe relecture du conte " La renarde, le moine et le Mikado de toutes les nuits rêvées ", chaque page est une oeuvre d'art, nous transportant dans un univers onirique époustouflant.

MAGNIFIQUE!
Commenter  J’apprécie          50
Les Mondes d'Amano

Passionnant et fascinant. Iwo, Term. Bac pro
Commenter  J’apprécie          40
Sandman : Les chasseurs de rêves

Certes l’histoire n’est pas mal, bien qu’avec quelques longueurs et beaucoup de clichés. Mais c’est un fait, ce type de bande-dessinée n’est pas pour moi. The Sandman est un classique du genre et j’ai commencé par cette histoire, recommandée par Monsieur Raton comme étant plus dans la veine que j’aime. Un coup d’épée dans l’eau, et un monument de la bande dessinée qui restera dans les limbes pour moi…
Commenter  J’apprécie          30
Sandman : Les chasseurs de rêves

Pour les 10 ans de Sandman, Neil Gaiman a décider de composer un texte en prose, illustré par Yoshitaka Amano. Inspiré par son illustrateur, Neil Gaiman décide de situer ce récit dans l'univers de légendes japonaises, y transposant Morpheus mais aussi d'autres protagonistes du "bestiaire" de son maître des rêves, dont Caïn et Abel.

Mais Neil Gaiman est parfois farceur et, à la manière des frères Coen qui avaient prétendu que Fargo s'inspirait d'une histoire vraie alors qu'il s'agit d'une pure fiction, il prétend adapter un conte traditionnel. En fait, cette histoire est du pur Neil Gaiman. Il avouera plus tard la supercherie. Cela n'enlève rien à la qualité de son texte. Au contraire, il a réussi à abuser son monde pendant longtemps.

Et son conte est de qualité, narrant les amours impossibles d'un moine et d'une renarde.
Commenter  J’apprécie          20
Sandman : Les chasseurs de rêves

Voici la réunion de deux maîtres de l'imaginaire. D'un côté Neil Gaiman et ses textes poétiques ; de l'autre, Yoshitaka Amano et ses dessins virtuoses.

Des crayonnés sombres, des aquarelles flamboyantes ou éthérées d'Amano répondent à la prose de Gaiman, créant un ouvrage d'une beauté rare.





Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Yoshitaka Amano (47)Voir plus


{* *}