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Citation de enjie77


Page 359 - La piste des esclaves - Harrar en Ethiopie - 1930


Dès le lendemain, les envoyés spéciaux du "Matin" découvrirent les esclaves sans qu'on eût besoin de les leur montrer. Misérables au nez camus, aux lèvres énormes, nus ou loqueteux, ils grattaient la terre, nettoyaient les rues, portaient le bois ou l'eau, pilaient la farine de doura. Hommes et femmes arrachés depuis des générations aux confins du Soudan, ils formaient un bétail humain dont les maîtres surveillaient aussi attentivement le travail que la reproduction.

- Je comprends votre stupeur et votre indignation, dit Mr Frangipane (consul d'Italie à Harrar), lorsque Kessel revint de sa première promenade. J'éprouvais les mêmes quand je suis arrivé. Mais on s'acclimate peu à peu. Et ceux-ci sont moins malheureux que ceux qu'on emmène encore en caravanes dans le désert vers le Hedjaz ou le Yémen.

Au cours de ses pérégrinations dans la ville à la recherche de Saïd, que personne ne semblait connaître, Kessel accumula les preuves des mauvais traitements infligés aux esclaves. Il entendit les cris déchirants d'un jeune garçon battu à mort pour avoir volé à son maître une bouteille de tetch, il vit un homme et une femme pendus par les pieds au-dessus d'un feu où le maître jetait à poignées du piment rouge qui leur brûlait yeux et poumons.
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