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Citation de Dossier-de-l-Art


Longtemps la reliure a été la simple façon de finir un livre, de le porter à son achèvement. Ce fut ainsi des manuscrits à peintures jusqu’au tout début du XIXe siècle. On ne se posait pas la question de la reliure mais de quel type de reliure, on pouvait opter pour une individualisation partielle par les armes qui renvoyait à l’appartenance, à l’identité du possesseur ; on avait la latitude au contraire de commander une véritable œuvre d’art comme s’y engagea merveilleusement un collectionneur tel que Grolier ; on ne manquait pas aussi, plus simplement encore, de s’en remettre à une reliure fonctionnelle, assez modeste, souvent en parchemin. Avec l’apparition de la couverture imprimée, l’ordre des choses changea considérablement. D’absolument nécessaire, la reliure devint aléatoire. Sa présence tenait désormais à la volonté du lecteur qui pouvait privilégier le livre broché ou souhaiter le recouvrir d’un signe distinctif. La reliure du Consulat et de l’Empire connut cette alternative. À côté des livres brochés et parfois cartonnés, la présence de la reliure se maintint et fut un signe souvent de beauté à l’époque romantique. Si l’apparition de l’ère des modernités (à compter de 1870) exigea une nouvelle forme de reliure en franche rupture le plus souvent, le dilemme demeura : reliure ou pas reliure. Soit on gardait le livre dans la forme que lui avait donnée l’éditeur, soit on le parait d’une originalité protectrice et monstratrice que ni l’éditeur ni l’auteur n’avaient choisie. La reliure relevait du libre arbitre du collectionneur, de la reprise d’une tradition ancienne, de la soumission à une règle tacite.
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