La voiture cahote sur le chemin du marais pendant des kilomètres interminables. Les deux sœurs ne respirent plus. Marie serre sa poire de ventoline entre ses doigts. Enfin, la voie semble s'élargir. Les frênes, les saules , s'écartent. Les phares éclairent une vaste étendue d'herbe, une haie taillée avec soin. Elles roulent toujours aussi lentement. Et dans l'ouverture d'un passage, elles croient rêver en découvrant une tour carrée à échauguettes et à mâchicoulis, dressée seule au milieu de la prairie.
- Je la connais...murmure Aminthe.
Le nom lui revient en même temps que les phares éclairent le panneau :
- Moricq !