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Citation de SZRAMOWO


Après trois heures de sommeil, le gouverneur en personne se réveilla avec la langue pâteuse et le sentiment du devoir accompli. Comme chaque matin, sa première activité fut d’arranger les rares cheveux qui lui restaient. Peignés en arrière et recouverts de brillantine, ils ressemblaient encore à quelque chose ; pointant pitoyablement dans tous les sens au réveil, ils lui donnaient des allures de personnage satirique et sombre de chez Dickens ou Andersen. Une fois coiffé, il se posta devant la fenêtre de son appartement et admira le monde blanc au-dehors. C’était beau mais ses Alpes lui manquaient.Par chance, si tout allait selon ses plans, il serait bientôt à la maison, et ses perspectives d’avenir ne le préoccupaient pas. Les Soviets l’auraient probablement fusillé sans attendre, il s’agissait après tout d’une imprévisible horde de Slaves, mais avec les Américains en Bavière, la conversation serait tout autre. Les Américains étaient des gens civilisés qui commenceraient par lui poser des questions. Or, il avait beaucoup à leur dire et énormément à leur offrir. Il possédait une carotte, mais avant tout, il disposait aussi d’un bâton à la vue duquel ils allaient se recroqueviller comme des chiens. L’une comme l’autre lui garantiraient aisément un avenir radieux. Quelque part en Amérique du Sud peut-être ? On disait que le climat était clément en Argentine. Cela vaudrait le coup d’y réchauffer ses vieux os.
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